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Marie Antoinette Venet
Étant petite, un tout petit bébé, grand-mère, avait été recueilli chez sa tante Pierrette. Une petite épicerie en contre bas du village.
C’est à cette époque que notre grand-mère apprit, d’une ancienne villageoise de Virigneux, l’existence de l’histoire du « Veau d’Or ».
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Mamie était une très jeune fille, elle vivait avec sa tante Pierrette.
![Tant Pierrette](https://chut-e.fr/wp-content/uploads/2023/08/PSX_20230813_154743-705x1024.jpg)
Étant abandonnée par sa mère biologique, elle fût confiée à la sœur. Mamie avait donc été élevée chez la famille Poncet. Sa tante Pierrette habitait dans le petit village de Virigneux. Un écrin modeste perdu au sein des monts du Lyonnais. Son église de pierres de taille se dressant fièrement sur le sommet de son mont. La petite épicerie rendait bien des services aux villageois que l’on appelait « les Virignères » pour les hommes, quant aux femmes et jeunes filles, ont les nommait « les Viriciaudes ». En patois, les anciens disaient « Vi – i – ni » pour dire Virigneux !
« Mon grand-père prononçait très souvent, on va à Vi-i-ni ».
![Jean Louis Venet](https://chut-e.fr/wp-content/uploads/2023/08/PSX_20230813_154327-1021x1024.jpg)
Mamie était une jeune fille très studieuse, elle allait tous les jours à l’école du village. Il lui fallait parcourir que quelques dizaines de mètres pour s’y rendre. L’école était située juste après le café où les anciens venaient échanger. il ne fallait pas, comme certains habitants dans les autres fermes où hameaux, parcourir des heures durant ; les chemins escarpés pour se voir offrir le savoir.
Mais, cette école était celle des jeunes filles ! Et oui, l’époque était ainsi faite ! Il n’était pas question que les filles et garçons puissent échanger, jouer et encore moins, qu’un amour de jeunesse puisse naître au sein de cette vieille institution.
Il y avait bien une école des garçons, il fallait monter tout en haut du village. Elle était là, à côté du monument aux morts de la première guerre mondiale de 1914 – 1918.
L’instruction était sévère dans ces années 1920. Il n’était aucunement question de manquer de respect envers les instituteurs. J’imagine très bien la sévérité des réprimandes et autres punitions, si jamais un écolier avait le moindre écart de langage, ou avait l’idée d’affronter l’autorité des professeurs.
“Je vous laisse méditez ! “
Mamie Chazelles, elle, ne rentrait pas dans cette catégorie. C’était comme je vous l’expliquais, était une enfant sérieuse et appliquée. Lorsque vint la fin de sa période scolaire, elle obtenu son diplôme, son certificat d’études ! Je pense comme beaucoup d’entre nous, qu’à ce siècle, qu’autrefois il était très difficile et qu’il fallait une bonne dose d’instruction pour mériter ce certificat.
C’est dans cette période que notre grand-mère occupait son temps. Il n’était pas rare qu’elle partageait volontiers ces temps d’études à aider sa maman adoptive Pierrette à la petite épicerie. Mamie adorait les livres, elle n’en était pas privée.
![Mon papa et grand-père](https://chut-e.fr/wp-content/uploads/2023/08/PSX_20230814_155647-1024x1021.jpg)
Grâce à tous ses écrits, elle voyageait volontiers de page en page. Lisant encore et encore, elle ne s’évadait nullement de son petit village qu’elle adorait tant.
Non, son esprit, son imagination prenait naissance au plus profond de son âme, laissant son être se découvrir une faculté impressionnante pour l’écriture.
Son esprit vagabondait aidé, soutenu d’une tante, d’une maman compréhensible et ouverte d’esprits pour l’époque. Ainsi épaulée et mise en confiance, mamie Chazelles se construisit, tel un tableau de maître.
Les couleurs de sa jeune vie se mélangeaient. Une pointe de bleu, une pincée de rouge, quelques lignes blanches venaient renforcer la profondeur du trait ; comme pour mieux dessiner les ombres noires du commencement. Les coups de pinceau, de spatule, laissaient entrevoir l’esquisse, une œuvre grandiose.
« Notre Mamie Chazelles, Saphir »
Nous sommes peut-être au tout début de son adolescence. Mamie chuchotait en lisant ses poèmes. Elle esquivait quelques vers, j’imagine son crayon hésitant, glisser dans ses pensées. Les mots ressortis, surgissant des livres autrefois parcourus dans les lignes et les paragraphes surlignés.
Était-ce le premier poème ? La première pensée d’une poésie rêvée ?
Rêve
Un homme ….
D’abord il faut dire un homme très beau.
Il faut que l’esprit soit convaincu que cet homme est beau
Et merveilleux.
Il est surnaturel.
Un homme de rêve.
Une taille fantastique
Un hercule sans bosse ni creux,
Aux lignes puissantes et harmonieuses,
Accomplissant l’effort sans durcissement.
Le véritable hercule.
Le visage souriant, mais dont le sourire
Serait un état naturel.
Des épaules larges, anormalement larges
Débordant de chaque côté de sa tête comme des marches
Immenses
Puis le corps se rétrécissant vers la taille.
Les hanches à peine rebondissantes
Pleine de puissance paisible
L’homme était nu-pieds
Et marchait en longues foulées tranquilles.
Il n’était nullement question d’élégance,
Il était beau et puissant démesurément.
Ses jambes étaient courtes,
Ce qui augmentait encore l’impression de force surhumaine.
Sa peau était brune,
Mieux encore, cuivrée sombre ….
Et cependant, ce corps puissant en marche
Était radieux comme le soleil.
Cette chair ne semblait pas être parcourue par du sang
Mais par du bronze liquide.
Il semblait un bronze de Rodin
En marche
Mais plus clair de lumière
Plus stylisé de forme.
Sa peau brune semblait une cuirasse
Souple et sensible, mais invincible.
L’homme revenait d’un stade d’équitation,
Mais de quel stade revenait-il ?….
Oh ! Que j’aurais voulu le voir ce stade, fais pour un tel homme ?
« Staddor » ?
Il revenait couvert de sueur.
L’eau coulait sur tout son corps.
Les gouttelettes amères
Perlaient sur toute la surface brune
Et l’embellissait encore.
Cette sueur lui donnait quelque chose d’humain
Qui ne le diminuait pas….
Pourtant,
Lui, marchait….
Son cheval épuisé … « revenait » à l’écurie
Suspendu à un câble aérien
Par les quatre pattes ….
1928
Que dire de plus … l’essence est sublime.
D’après la date de cet écrit, mamie avait 24 ans. Sa première poésie ? Peut-être. Ses premières pensées, ses premières envolées littéraires ? Certainement pas, je n’y crois pas un seul instant.
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One Comment
Richard
Le, mon commentaire, juste pour vous inviter à me rejoindre, m’aider et se remémorer.