Grand-mère,  Histoires,  mamie,  Marie-Antoinette,  R.Venet,  Saphir

L’histoire du veau d’Or.


Virigneux, petit village des monts du Lyonnais

Mamie Chazelles

une poétesse

Je voulais vous raconter, vous faire partager une merveilleuse histoire de mon enfance. Je dois cependant vous dessiner, vous faire entrevoir l’essence même de ma, notre grand-mère à tous. Pourquoi ? Me diriez-vous ? L’interrogation est tout à fait légitime. Je vous répondrai simplement avec ses quelques mots :

Une conteuse hors pair.

“Notre mamie à tous.”

Sa naissance


Tant Pierrette
Chut-e.fr ! Naturez-moi les premiers jours de Mamie Chazelles avec sa maman adoptive la Tante Pierrette

Née en 1912, c’est le 4 avril 1912 à Écully dans le Rhône (le Titanic coulait dans la nuit du 14 au 15 avril dans l’atlantique nord), quelle vit le jour. Elle fût une mamie pleine d’attention envers les autres. Je ne pourrais que souhaiter aux petits enfants d’avoir une grand-mère comme nous avons eu. En en mot, “Extraordinaire”. 

Durant mon enfance, mes cousines, cousins et moi avons eu la chance d’avoir une grand-mère pas tout à fait comme les autres. Nous l’appelions mamie Chazelles en référence, non pas de son lieu de naissance qui était Écully, mais d’où elle vécut une brève partie de sa vie. Étant petite, ma grand-mère fut élevée par sa tante Pierrette à Virigneux, un petit village situé dans les monts du Lyonnais. Une vie humble pas toujours simple tant la vie était dure à cette époque. Malgré cette dureté, elle était une fille studieuse avec de réelles compétences littéraires que je vous laisserai découvrir au travers de ces textes. Mais la vie en avait décidé autrement … malgré son certificat d’études !

S’ils vous le voulez bien, revenons au tout début de sa vie. Ma grand-mère est née le 4 février 1912. Ses parents tenaient une auberge faisant également office de brocante, comme ils en existaient beaucoup autrefois. Très vite, sa mère l’abandonna à sa sœur qui l’éleva à Virigneux au sein d’une petite épicerie de ce petit village de campagne. Beaucoup de mystère entourait la naissance de mamie, des questions que mes oncles, cousins et cousines n’avons jamais pu avoir de réponses.

Les cadeaux de “sa mère”

Comment expliquer que ma grand-mère avait eu pour « cadeaux » de départ, de sa mère, juste après sa naissance, des tableaux à l’effigie de la famille Morin-Pons de Lyon, ainsi que de diverses affaires, comme une écritoire de bois noble, l’ébène, avec de la poudre d’or pour faire sécher l’encre, etc.

Une sœur jumelle ?

Mais le plus ahurissant, avait-elle une sœur jumelle ? Comme je vous l’ai expliqué, ma grand-mère s’est mariée à l’âge de 16 ans et qu’elle donna naissance à huit garçons. Oui, huit garçons! Mon grand-père Jean-Louis et ma grand-mère n’avaient pas eu la chance d’avoir une petite fille ! C’est à son troisième accouchement que ce doute certain est né.

Deuxième Guerre était sur le point de se terminer. Les alliés avaient débarqué en Normandie. C’est là que mon oncle André et Jacques mon papa, les deux jumeaux sont nés un 2 octobre. Les deux premiers jumeaux de la famille de ma grand-mère. Mais, selon les dires d’une tante, elle-même aurait eu une sœur jumelle !… Répondant au docteur qui était présent pour l’accouchement.

Le docteur :

“Avez-vous des jumeaux dans votre famille ?”

Qu’était devenue cette sœur jumelle ?

En effet, lors de l’accouchement de mon Papa et de mon oncle André ; le docteur qui intervenait posa cette question à ma grand-mère.

Dans les faits, personne ne se doutait, que mamie attendait des jumeaux. Vous pensez bien qu’à cette époque, aucune échographie n’existait. Il était donc légitime, dans un souci professionnel, que le docteur demanda à tout l’entourage ; si dans la famille, il y avait déjà eut des jumeaux.

C’est une tante qui contredit ma grand-mère, en affirmant qu’elle-même avait une sœur jumelle.

Mamie n’avait jamais eu connaissance de l’existence de sa sœur jumelle.

Certains d’entre nous l’appelaient « maman, la mère, mamie VENET, et mamie Chazelles, ou bien encore mamie Saphir. »

Comme vous le voyez, il existe beaucoup de zones d’ombres. Comment avait-elle appris à prédire l’avenir avec les cartes, ou bien encore avec des taches d’encre … autant de mystère qui rend notre grand-mère et qui restera à jamais extraordinaire !

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Au commencement


Chut-e.fr ! Naturez-moi la petite chapelle de Virigneux “la Madonne”.

Lorsque j’étais un petit enfant, mes cousins et moi étions, comme beaucoup, insouciants … À cette époque pas si lointaine, nous avions la chance de passer nos grandes vacances à la campagne. Une grande maison que notre grand-mère avait héritée de sa tante Pierrette.

Cette modeste bâtisse en pisée était en piteux état, mais cette demeure avait une âme bienveillante et respirait le bonheur absolu.

La maison du bonheur.

Mon grand-père et ma grand-mère avaient pour habitude d’y passer leurs étés loin des tracas que la vie leur infligeait. Mes aïeux étaient issus de famille très modeste. Ma grand-mère de son doux prénom Marie Antoinette, que l’on surnommait également Saphir était couturière ; quant à mon grand-père Jean-Louis de son prénom, lui travaillait en tant que chapelier dans la ville de Chazelles sur Lyon.

Rue Grange Maçon

Chut-e.fr ! Naturez-moi Mamie Chazelles, la rue Grange Maçon.

Tous deux s’étaient unis, très jeunes. Il est vrai qu’à l’époque, l’amour n’avait pas d’âge limite pour s’unir. C’est ainsi qu’ils firent mariés dès l’âge de 16 – 17 ans.

Durant mon plus jeune âge, ils avaient pour domicile un petit trois pièces, rue Grange Maçon à Chazelles sur Lyon.

Je me souviens petit gravir les escaliers du premier étage. Pour ensuite accélérer mon allure tant j’avais peur du chien de la famille Ravachol, qui aboyait derrière la porte !

Quant au dernier étage, ce dernier était très escarpé, mes petites jambes avaient bien du mal à m’élever jusqu’à l’appartement de mes grands-parents. Je me revois gravir les marches comme s’il s’agissait d’une échelle.

« Mon Dieu, j’étais jeune ! Quel âge pouvais-je avoir ? Trois, quatre ans … je m’en souviens comme si c’était hier. Comment cela est-il possible ? »

Un modeste appartement

La porte ouverte, je revois le couloir sombre, où trônait le drapeau des scouts de la confrérie de Chazelles, fièrement accroché au mur à ma gauche. Il me semble qu’il était de couleur vert avec des broderies de fils (d’or) cousus avec des motifs ressemblant aux armoiries de Chazelles sur Lyon, d’une tour et d’un lion veillant sur la ville.

Au bout de ce couloir, je revois une grande pièce, la cuisine. Le poêle à charbon juste dans l’entrée. Puis, dans la longueur, la table et quelques chaises et une fenêtre au fond. Je me vois tout petit enfant, assis sur son rebord, regardant mes oncles, mon père et bien sûr ma grand-mère s’affairer, discutant de choses dont je n’ai aucune idée. Mais, une chose est certaine, tout était harmonie et joies.

La chambre de Pierre

Comme je vous le disais, j’étais un petit enfant et à cet âge, des siestes étaient d’usage. C’est ainsi que je découvris la petite chambre qui se trouvait à droite du couloir. Cette chambre était décorée d’une tapisserie fleurie ou d’un motif incertain d’une couleur bleue. Peut-être à y penser des petits carreaux …

Un lit y était installé. Certainement celui de Pierre, revois ce lit dans lequel j’essayais de faire ma sieste. Je regardais cette tapisserie, mais ce qui m’intriguait le plus était une imposante statue de bois magnifiquement sculptés. Non elle ne me faisait pas peur ! J’avais l’impression que cette statue était installée là, à ma gauche, pour me protéger. Il s’agissait de St-Roch en appui sur son bâton avec son fidèle ami, son chien assis sur son postérieur.

Mamie Chazelles, une diseuse de bonne aventure

J’attendais des voix chuchotées. Ces voix semblaient venir des murs de la chambre où je faisais semblant de dormir. Que pouvaient-elles bien se dire. J’essayais de comprendre. Mais, j’étais, je pense, trop petit pour en comprendre les sens. J’ai aujourd’hui les réponses à mes questions.

Lorsque j’étais petit enfant. Il s’agissait de ma grand-mère qui disait la bonne aventure aux personnes qui lui rendaient visite. Par bienveillance, mamie Chazelles savait que j’étais à côté en train d’essayer de dormir. C’est pourquoi, elle prenait garde de ne pas parler trop fort. Mamie chuchotait d’une voix douce et tellement agréable et en aucun cas les voix s’élevaient.

De tant à autre, mon grand-père Louis élevait la voix. Il ne supportait pas que mamie reçoive des personnes, et encore moins pour se faire prédire l’avenir.

Oui, ma grand-mère avait ce don ! Comment l’avait-elle eu, nul ne le sait vraiment. Ma grand-mère était d’une gentillesse incroyable, douée pour parler aux gens qui venaient prendre des conseils. Très, et finement psychologue, elle était habitée de ce don, qui lui procurait un bien-être incroyable. Pourquoi ?

Ma grand-mère aimait rendre des services, aider son prochain … sans compter que les prédictions qu’elle voyait dans les cartes de tarot et les taches d’encre s’avéraient toujours exactes.

Si par malheur, les cartes de tarot dévoilaient du malheur aux personnes qui venaient, mamie s’arrangeait toujours pour ne pas tout dévoiler. À sa façon, elle protégeait les gens qui, bien souvent, étaient dans des situations difficiles ; pour leur donner des conseils afin de mieux vivre les tracas de la vie d’antan.

À votre bon cœur

Se faisait-elle payer vous me direz-vous ? Oui ! Ma grand-mère disait :

“À votre bon cœur !”

C’est ainsi que certains offraient des denrées alimentaires ou bien encore quelques objets. Ou, s’en allaient sans donner en retour, sans crainte de réprimandes ou de quelconques reproches.

Je vois ce que vous vous dites ! Mais dans ce modeste appartement, où était donc la salle de bains, les toilettes ? Ils n’y en avaient tout simplement pas.

Dans ce temps-là, il fallait descendre le pot de chambre dans la cour intérieure au fond, se trouvaient des WC confectionnés de planches en bois. Quant à la toilette du matin, une simple bassine et d’un morceau de savon, faisait très bien l’affaire !

Chazelles sur Lyon, Capitale mondiale du chapeau

Chut-e.fr ! Naturez-moi Chazelles sur Lyon, la capitale mondiale du chapeau ! OM-D E-M1 MARK III.

Chazelles sur Lyon, la capitale mondiale de la confection de chapeaux en feutre de poils de lapin. Dans les années 1900, la ville comptait des milliers de Chazellois et Chazelloises. Tous avaient un emploi, certes modeste, mais cela, malgré la dureté des tâches qui leur incombaient, on pouvait encore faire vivre et faire grandir sa famille.

Il y avait une multitude d’usine de fabrication et de grande manufacture comme les maisons Fléchet, Moretton, Blanchard pour n’en citer que quelques-unes.

Mon grand-père avait quant à lui gravi quelques échelons. À cette époque, il était possible d’y parvenir … et avait obtenu, non sans mal, une place de chef d’une petite équipe.

Je dois bien vous avouer que la vie à cette époque était plutôt dure et notamment pour les femmes. En effet, mon grand-père, malgré son dur labeur à la chapellerie, il profitait de sa vie de camaraderie avec ses amis. Passant la plupart de ses fins de journées avec ses copains dans les nombreux bistrots que Chazelles sur Lyon comptait. Je pense que quelque part, il était très loin des tracas que ma grand-mère pouvait avoir.

Ma grand-mère était à la maison s’occupant des tâches courantes de son foyer, s’efforçant malgré les dures journées de la vie d’antan et exerçait de divers travaux de coutures pour ramener un peu plus d’argent pour son foyer. Le tout, en élevant ses enfants.

Très vite des enfants naquirent de l’union de mes grands-parents. Ce fût Roger, l’aîné qui vit le jour le premier, mon parrain … et sept autres enfants supplémentaires vinrent agrandir le foyer. Une grande famille comme ils en existaient beaucoup autrefois. Je me dois également vous présenter le chien ou plus exactement la chienne de la famille. Elle répondait de son nom Sheila.

Ma grand-mère m’a toujours dit qu’elle chantait lorsque mes oncles jouaient de l’harmonica.

La rue Vieille.


Chut-e.fr ! Naturez-moi, la cour de la Rue Vieille. Moi et ma moto “Suzuki 400 GNL Custon.

Le domicile de mes parents était juste à côté de mamie Chazelles. Au 17 de la rue vieille, quelques enjambées suffisaient pour lui rendre visite ; mais aussi, les quelques courses que l’on pouvait faire au bas de la petite maison familiale de mes grands-parents. Il s’agissait d’une Coop, aujourd’hui, effacée, disparue !

Dans le petit appartement que monsieur Grange avait gentiment loué à mes parents était également installé un menuisier, son atelier était jusqu’à côté. Je me souviens très bien de ce monsieur, temps à autre, je lui rendais visite. Son atelier sentait une agréable odeur de bois coupé, qui encore est bien présente. Le stock de bois était entreposé dans la cour attenant l’atelier. Ils séchaient, attendant d’être transformés en meubles ou d’autres divers objets et variés.

L’appartement de mes parents était très modeste. Je me souviens, ma chambre était dans une alcôve juste à côté de la cuisine.

Un Noël

Lors d’un Noël, mes parents m’avaient offert un magnifique train électrique. Mon papa l’avait assemblé et fixé les rails sur planche d’agglomérés. Il m’avait construit tout un décor autour. Une montagne, un tunnel et un pont fabriqué de ses mains avec du papier décoratif et quelques figurines rendaient le tout très réel.

Mon papa travaillait à la verrerie de Veauche. Un soir, il était un peu tard. Je revois mes parents assis tous les deux autour de la table de la cuisine. Ils étaient inquiets, cela se voyait au silence qui régnait.

Sur la table, quelques billets et une poignée de pièces monnaies étaient posés entre mes parents. Je ne peux m’empêcher de penser que les fins de mois étaient très compliquées. Mais, je n’en ai jamais ressenti un quelconque manque.

Jouant tout petit enfant dans cette petite cour, un jour, je fis une merveilleuse découverte.

À quoi pouvais-je bien m’amuser ? Encore une fois, je ne pourrais vous le dire ! J’étais bien trop petit.

Mais, pourquoi me souvenir de détails aussi précis de ma plus jeune enfance. Cela n’a pas d’importance, ce qui m’importe, est que ces souvenirs soient partagés, pour que vive les souvenirs laissés par notre grand-mère.

Sheila la chienne de Mamie Chazelles

Chut-e.fr ! Naturez-moi Sheila la chienne de Marie-Antoinette VENET, notre mamie Chazelles.

Je vous disais donc qu’en jouant, j’avais fait une merveilleuse découverte ! Oui, je jouais. C’est alors, que Sheila la chienne de la famille arriva pour me lécher la main, comme pour me dire bonjour ! Puis, elle alla se cacher derrière les planches de bois qui séchaient dans la cour.

Sans rien dire, je l’ai suivie, Sheila me regardait sans grognements. La chienne de ma grand-mère venait me faire un cadeau, m’offrir un privilège rare. Assister à la naissance de sa portée. Un à un les petits chiots naissaient. J’étais émerveillé. Imaginer, moi, petit enfant, seul avec Sheila assister à un tel évènement.


Mon frère et moi au “H”

cousine Dédé Histoire Mamie Chazelles Mamie Saphir Manouches Marie-Antoinette oncles Photographies Poésie R.Venet Souvenirs venet Virigneux

Le manchot.


J’ai, au fil de mon récit, pleins de souvenirs me reviennent. Je veux vous en raconter un autre qui me tient particulièrement à cœur.

Comme je vous le disais, j’étais en train de passer mon temps à jouer dans la cour de monsieur Grange. Mon ballon de football s’était égaré et descendait la rue vieille. Je courais après lui, arrivant presque vers le coiffeur du quartier qui était dans l’angle de la rue ; juste quelques maisons avant, une porte d’une maison de ville était ouverte.

Cette porte donnait sur une cour intérieure, où un homme travaillait la terre de son jardin. J’aperçus brièvement ce monsieur, il tenait un râteau. Mais ce qui marqua vivement mon âme d’enfant, était que cet homme, d’un âge avancé, et de surcroît, il était manchot. Il lui manquait un de ses bras.

Cela me fit très peur, et je me suis empressé de récupérer mon ballon et de remonter la rue vieille à toute vitesse.

Plus tard, je ne serai dire combien de jours où de semaines, comme à mon habitude, j’étais toujours dans la cour.

Aujourd’hui, je pense que mes parents m’avaient interdit d’en sortir.

Dans rue Grange Maçon, je vis mon grand-père paternel. Entre lui et moi, un petit oiseau. Il me semble qu’il s’agissait d’un merle. Je vis courir mon grand-père l’attraper. Il est ensuite venu vers moi me montrant le petit oisillon qui c’était blotti dans ses mains calleuses.

Il me dit :

“Il sera à toi”

Sur ses entre faits, le monsieur manchot remontait la rue vieille pour venir à notre rencontre ! Que pouvait-il bien vouloir ! Cet homme me faisait peur !

Il dit à mon grand-père :

« Attend un peu voir Louis, j’ai ce qu’il te faut ! »

L’homme redescendit la rue. Quelques minutes après, il réapparut avec une énorme cage à oiseau. Tenant cette gage immense à bout de bras en ma direction.

Il me dit :

« Tiens gamin, c’est pour ton oiseau ! »

Mon grand-père et ce monsieur mirent l’oisillon en cage et m’aidant à porter la cage qui était presque aussi grande que moi, je pris la direction de la cour où j’avais l’habitude de jouer.

Je n’ai aujourd’hui, aucune idée de ce qu’est devenu cette cage, et encore moins de l’oisillon qui y était retenu.

Bien des années plus tard, trop d’années à mon goût, j’ai appris que cet homme manchot était le grand-père de ma grand-mère maternelle. Il était, paraît-il, un fin braconnier, très réputé et vendait ces prises aux bistrots et restaurants que Chazelles comptait.

Il avait perdu son bras, en se faisant prendre à son propre piège !

J’ai grandi !

Le temps passa, ayant grandi, j’étais devenu un petit garçon âgé d’une dizaine d’années. Mes grands-parents avaient élu domicile non loin de la rue Grange Maçon, pour s’installer dans la rue vieille où nous étions mes parents et moi et mon frère. Ma grand-mère avait élu domicile dans mon ancien chez moi. Et, j’en profite pour remercier la famille Grange d’avoir logé ma famille.

Mes parents, moi et mon frère avions déménagé au HLM « les H » comme on disait. Un appartement bien plus grand et plus confortable avec toutes les commodités. Plus besoin du fourneau à charbon, etc.

Virigneux petit village des monts du Lyonnais.


Chut-e.fr ! Naturez-moi Virigneux un petit village des monts du Lyonnais. OM-DE-M10MARKIV.

Virigneux et la campagne des monts du Lyonnais, un petit village situé sur un mont. Sur la hauteur une église fièrement se dresse les villageois prirent place, s’installèrent pour former « Vi-ini » en patois.

Magnifique village emmitouflé dans un écrin de verdure. Autour d’une multitude de chemins boisés de chênes, noisetiers de charmes et de diverses plantes florales. Les fraisiers des bois étaient abondants tout comme les pruniers sauvages et autres pommiers régalant nos appétits gourmands.

Qu’il faisait bon de s’y promener, flânant d’ici de là, cherchant le merle espiègle et chanteur caché dans les hauteurs des branches du chêne centenaire.

Plusieurs ruisseaux venaient prendre place, comme pour embellir à la façon d’un collier argenté le cou d’une femme. Les vairons et autres gardons se méfiaient de la truite, qui tapi dans l’ombre des souches des peupliers attendait son repas.

L’écureuil, lui riait se moquant, sautant agilement de branches en branche, glanant ici et là quelques fruits et autres noisettes de la fin août ; pour les déguster entre ses petites pattes avant. Les restes seraient bien cachés dans son garde mangé à l’abri des regards, pour se restaurer les longs mois d’hivers.

Au détour d’un chemin caillouteux bordé de vieilles ruines habillées de mûriers sauvages ; on pouvait apercevoir la flèche du clocher de Virigneux. Il était là, fièrement dressé, surveillant les lieux. Merveilleux village des monts du Lyonnais.

Les jours s’égrenaient lentement avec quiétude, sans encombre. Quelques orages d’août venaient rafraîchir l’atmosphère lourde, tant ils faisaient chaud.

Mamie Chazelles

Mamie Chazelles avait très peur des orages d’été. Parfois ils étaient violents, les éclairs illuminaient les nuits. Les journées où l’orage faisait rage, mamie ne se tenait jamais à côté du disjoncteur de la maison.

Chut-e.fr ! Naturez-moi mon grand-père Jean-Louis Venet, le compteur électrique n’est pas visible à droite.

Elle disait :

« Ho ben non alors, ça part exemple, on ne sait jamais ce qui peut arriver ! »

« Prenant les enfants avec elle pour aller se réfugier sous les draps ! »

Mamie nous racontait que quelques fois des boules de feux pouvaient entrer et qu’il ne fallait certainement pas se tenir à côté du disjoncteur. Je crois qu’aujourd’hui, ayant grandi, mamie avait peur des orages cela ne fait aucun doute.

Mais, avait-elle aussi peur de l’électricité ?

Les orages passés, c’était pour nous l’occasion d’attendre patiemment, les roses des prés et autres mousserons que mes oncles nous avaient enseigné pour nous occuper.


C’est alors, comme par magie, que tous ses champignons poussaient à une vitesse vertigineuse. Nous allions, mes cousins et moi, parcourir les prairies fraîches et humides à la cueillette de ses magnifiques présents. Nous étions tellement heureux et fiers de pouvoir rapporter nos trouvailles que mon papa et mes oncles nous disaient.

« Ils y en a trop, arrêtez ! »

Mon grand-père lui, riait en silence et s’estomaquait, en disant :

“Il ne faut pas les ramener aussi gros !”

Il faut bien avouer que nous les petits, plus ils étaient gros mieux s’étaient !

Nous n’avions aucunes notions de la cueillette de ses roses des prés. Les sacs des courses recyclées pour nos champignons fraîchement cueillis se remplissaient à grandes vitesses !


Il faut bien avouer qu’après ces abondantes cueillettes, il fallait que mamie, mes oncles et tantes s’affairent à trier ses champignons fraîchement cueillis. Tout ce beau monde était là, réuni autour de la longue table recouverte de papiers journaux et s’activait à nettoyer toutes les variétés de champignons.

Les Escargots

L’ennui n’existait pas ! Lors de ces cueillettes, mes oncles s’apercevaient très vite qu’ils y avaient beaucoup, vraiment beaucoup d’escargots ! Il faut bien vous avouer que mes oncles, la famille était très gourmande. Qui ne l’est pas !

Il ne fît pas longtemps, pour que tous ensemble, armés de bâton, et autres K-way, de vêtements de pluie, nous partîmes ramasser ces gastéropodes. Nous les appelions « les petits gris et les gros blancs ».

Comment vous dire, les cueillettes étaient abondantes voir gargantuesque. Des milliers d’escargots prenaient la direction de la buanderie de la maison familiale de mamie Chazelles. Ils étaient là, en train de jeûner !

Comment me diriez-vous ?  

Durant quelques jours de « chasse » à l’escargot, nous avions une grande et vieille cage à oiseau qui était remisée sous l’appentis, cachée derrière des vieilles, très vieilles affaires. Mes oncles avaient donc recyclé la vieille cage à oiseau en cage à escargots.

C’est ainsi que les gastéropodes jeûnaient enfermés dans leur nouvel enclos !

Mes oncles et plus particulièrement mon oncle André, sous les conseils de ma grand-mère, avait appris à les préparer pour qu’ils puissent être cuisinés. Mais je me souviens que mon oncle Dédé avait également réussi à obtenir des conseils d’un fameux cuisinier, qui les préparait à merveille.

Bien sûr la préparation ne s’arrêtait pas uniquement aux jeûnes. Il fallait aussi faire dégorger, faire baver ces escargots.

« Mais Chut-e, je garde cette recette dans mon cœur. »

Un énorme travail commençait alors. Presque tout le monde participait à cette fastidieuse corvée. Du persil était cueilli dans le jardin, le beurre ramollit, pommade et l’ail parfaitement mélangé constituait la base de la recette.

Imaginez un instant, remplir des milliers de coquilles d’escargots préalablement nettoyer, pour être rempli avec la farce. Un travail énorme qui se faisait dans une ambiance formidable.

« Ma maman me disait souvent qu’ils restaient très tard la nuit pour garnir les coquilles d’escargots de farce. »

Les milliers d’escargots prenaient ensuite la direction au fourneau pour y cuire rapidement.

La table était immense, des tables étaient rajoutées, tant il y avait du monde pour venir déguster les fameux escargots de Virigneux.

Rien ne manquait sur la table dressé, même l’assiette du pauvre n’était oublié.

Cela faisait partie des moments les plus extraordinaires de cette vie d’autrefois.

La maison de « campagne » de Virigneux était parfaite pour cela. Il n’y avait pas grand-chose, et pourtant rien ne manquait. Dans la buanderie, les anciens habitants avaient tout prévu. Un lavoir en pierre immense était là, comme si ce dernier n’avait jamais vu d’escargots être lavés et rincés !

« Nos anciens eux savaient … ils avaient le savoir-faire. »

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La maison familiale de Virigneux.


Chut-e.fr ! Naturez-moi mon papa Jacques VENET devant la porte d’entrée de la maison familiale de Virigneux.

La maison familiale de Virigneux. Une magnifique bâtisse à nos yeux. Elle se situait en bas du village.

Non loin de là, la Croix de mission. L’arrêt de car s’y trouvait. Il suffisait de traverser la route pour s’y rendre. Un petit espace de verdure avec en son sein de vieux platanes et un massif de fleurs.

Les jours de fortes chaleurs, mon grand-père adorait s’y retrouver assis sur le fondement de la Croix. Il y passait de grands moments à l’ombre des arbres “un tilleul et un autre platane”.

Je me souviens, il fumait tranquillement un petit cigare sans rien dire. Juste là contemplant et observant le village et ses habitants. Dans son champ de vision, la bascule. Elle servait autrefois à la pesé des chars et autres denrées que les paysans récoltaient.

Quelques fois, ma grand-mère venait le rejoindre, assis tous les deux côte à côte, la photographie était superbe.

Non loin de là, la bascule qui se trouvait au milieu du carrefour, une petite épicerie et un bar. Mon grand-père s’y rendait très souvent. Il aimait y rejoindre les anciens du village pour boire des verres de rouge. Souvent, il ne rentrait pas très sobre. Ma grand-mère lui chantait alors une petite sérénade !

Revenons à l’abri de la maison de Virigneux. Juste avant de traverser la route, arrêtons-nous un petit instant.

Regardons ensemble la façade. Une partie des murs étaient crépi, la partie que l’on pouvait apparenter à l’ancienne grange quant à elle était à nue, le pisé était visible comme les fermes des alentours.

Les volets étaient peints d’une couleur verte et semblaient tenir par magie. La porte d’entrée était constituée de deux vantaux pour faciliter l’entrée des clients autrefois de passage. Pour fermer à clé, il fallait en connaître les secrets !

« Oui, cette maison, dans les années 1800 – 1930 était une petite épicerie du village. »

Au rez-de-chaussée, une immense pièce à vivre. Lorsque l’on se tenait devant l’entrée, on pouvait apercevoir sur le fond de la pièce principale, le fourneau à bois et le vieil évier. Sur la droite du fourneau, un placard dans le mur avec de magnifiques portes en bois que mon grand aïeul avait très certainement fabriqué. Elles étaient immenses, je ne serai pas vous dire de quelle essence de bois ; mais, on aurait bien dit du noyer.

Le fourneau

Il n’était pas rare qu’à l’époque, même en plein mois de juillet ou d’août, la famille réunie faisait une flambée dans le poêle pour nous réchauffer.

En effet, certaines semaines étaient fraîches, il nous fallait retirer l’humidité. Ma grand-mère trouvait alors quelques brindilles de buis qu’elle mettait dans le foyer. Il s’en suivait alors des crépitements, on aurait dit comme des petites explosions, des pétards du 14 juillet !

Cela est tout de même surprenant, mamie en avait peur !

Le conduit de la cheminée était tellement humide et très certainement encrassé que lors des premières flambées, il y avait de la fumée dans toute la maison. Mon grand-père « bougonnais » !

Mamie nous racontait aussi pleins d’années doctes, notamment comment mon oncle Michel, gourmand ; c’était brûlé la langue avec du caramel. Il n’avait pas eu la patience d’attendre que le caramel refroidisse pour y tremper son doigt. Ce brûlant le doigt, il le porta précipitamment dans sa bouche et se faisant, se brûla la langue !

À l’étage, les chambres

De vieux meubles se tenaient de parts et autres de la pièce principale. En son milieu, bien calé contre le mur, un escalier permettait d’accéder à l’étage où se trouvaient les chambres.

Juste de l’autre côté, juste en face de l’escalier qui menait aux chambres, une vieille horloge qui avec son balancier égrenait lentement les journées. Il n’oubliait jamais de sonner les heures ainsi que les demis ! Sans compter qu’il nous rappelait les heures sonnés une seconde fois !

Les chambres étaient au nombre de trois. Toutes étaient en enfilade et étaient de taille immense. Elles pouvaient recevoir trois voir quatre lits. Les « padoc » comme les appelait les anciens en bon patois, pour certains, ils étaient d’époques.

Imaginez un instant un lit, qui du départ de sa confection, était prévu pour être installé dans un angle de mur. Pourquoi y mettre du bois noble, où bien encore, créer des moulures ou autres décorations ? La partie qui était contre les murs étaient tout simplement dénudée de toutes fioritures ! Et se faisant, cela évitait un coût inutile.

Avant de prendre possession des lieux pour les grandes vacances, il fallait un sérieux coup de ménage.

En effet, les araignées s’étaient réfugiées bien à l’abri. Les rideaux en étaient infestés. Les mouches n’étaient pas en restent, elles aussi avaient passé une partie des jours froids de l’hiver ; pour finir trépasser durant ces longues journées froides. Quelques souris de ci de là, avaient-elles aussi trouvé un refuge sécurisant laissant derrière elles des milliers de petites crottes.

Il fallait une bonne dose de courage et beaucoup de bras pour venir à bout de tout ce remue-ménage.

Aidée de mes tantes, de ma mère, ma grand-mère balayait, lavait du sol au plafond. Bien sûr toutes les toiles d’araignées étaient soigneusement retirées.

Mamie Chazelles en avait une peur bleue ! 
  • Elle disait :

« Ho, mon dieu, elles vont se mettre dans mes cheveux ! »

cousine Dédé Histoire Mamie Chazelles Mamie Saphir Manouches Marie-Antoinette oncles Photographies Poésie R.Venet Souvenirs venet Virigneux

La buanderie.


Chut-e.fr ! Naturez-moi la buanderie de la maison familiale de Virigneux.

Les draps et autres édredons des lits étaient également retirés pour être lavés dans le lavoir en buanderie.

En bas, dans une annexe de la maison familiale de Virigneux, la buanderie. Il fallait descendre quelques marches pour y accéder. Elle donnait sur une cour de forme rectangulaire, en son milieu, un énorme cerisier. Il était là, fièrement dressé. Des cerisiers « burla ».

La cave

Sous la maison, la cave, il y avait bien une porte ; mais celle-ci était constamment ouverte. Aujourd’hui, je pense qu’elle était trop déformée pour être maintenue fermée. Où restait elle ouverte pour empêcher l’humidité de s’installer ? !

Dans la petite cour, mes cousins et moi, nous y jouions quelques fois au ballon. Très souvent, le ballon disparaissait dans la cave noire et humide.

Nous avions tous, une peur bleue d’y descendre pour récupérer notre jouet. Il faut dire que cette cave n’était pas très accueillante. De l’extérieur, on pouvait y apercevoir des trucs, des choses bizarres, pendre accrocher aux poutres. De plus, contre le mur, on pouvait y voir des planches.

Petit , je m’étais imaginé qu’il s’agissait d’une tête de lit.

  • « Comment pouvait-on installer un lit à la cave ? »

L’imagination d’un petit peu très vite l’emporter dans des endroits insolites.

En faite, les planches de bois étaient là, pour contenir et conserver les pommes de terre qui avaient été ramassées au jardin. Quant aux trucs étranges qui étaient accrochés aux poutres. Il s’agissait de peaux de lapin qui étaient là pour sécher.

Rappelez-vous, mon grand-père Louis était chapelier. Toute la région vivait et mangeait chapeaux. Le feutre était fabriqué grâce aux poils de lapin. Beaucoup de personnes, semble-t-il, vendaient ses peaux pour les tanneries de la région.

Nous voilà tous rassurés ?

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Le Jardin.


Chut-e.fr ! Naturez-moi le jardin de Virigneux ! Galaxy note10 plus.

Comme vous pouvez vous en douter, cette maison avait également un jardin. Un magnifique jardin ! Pour y accéder, il fallait franchir, dans le prolongement de la buanderie, la plus vieille construction de la maison.

Comme le disait mon grand-père :

« Va voir sous l’appentis ! »

Sous ce vieil appentis, une porte très ancienne et lourde. Il fallait également en avoir la clé pour pouvoir l’ouvrir. La clé était soigneusement rangée sur le confiturier, juste en rentrant à gauche de la buanderie.

Notre grand-père y rangeait aussi quelques outils, qui nous étaient bien utiles à moi et mes cousins !

Notre mamie nous disait toujours de faire attention au puits.

« N’allez pas sous l’escalier, vous allez tomber dans le puits. »

Sous cet appentis montait un escalier qui menait à ce qui était autrefois la grange. Un puits était juste au-dessous. Il était simplement fermé avec une planche de bois.

Nous avons à présent franchi la porte qui mène dans le merveilleux jardin. La terre était généreuse, fertile et offrait de magnifiques légumes.

Un mur en pisé clôturait partiellement l’ensemble. Il était si vieux que le pisé s’effaçait lentement avec les années.  Contre le mur, quelques poiriers donnaient à la fin août, des fruits goûteux et juteux à souhait.

Mais nous n’étions pas les seuls à nous régaler ! Quelques rats fruitiers avaient bien repéré et senti la nourriture dont ils étaient friands. Ces rats n’étaient pas tout à fait comme les autres, ils avaient une robe colorée qui les rendait presque agréables à regarder.

Cependant, mon grand-père leur menait la vie dure ! Il n’avait pas de pitié pour ses nuisibles qui venaient lui grignoter ses poires.

La cabane au fond du jardin

Au milieu, un petit et étroit chemin, desservait le jardin. Au milieu, se dressait un arbre, le préféré de ma grand-mère.

Un petit et fragile cognassier. Le pauvre, son tronc était complètement tordu, courbé par le temps. Ces branches étaient toutefois charnues et solides d’apparence. Petit enfant, je me revois essayé d’escalader son tronc tortueux. Il était certes tout tordu, mais il était à mes yeux le plus beaux !

Pour finir, afin de vous brosser le tableau, au fond du jardin, une petite cabane en bois. Cette cabane tournait le dos de l’entrée du jardin. Pour y entrer, il nous fallait emprunter un petit chemin. Cette cabane était joliment fleuries. Des belles de jour, et autres pois de senteur habillaient l’un des côtés des murs. Tout aussi proche, des cassissiers et quelques groseilliers maquereau égayait l’ensemble.

Une porte venait finir de construire l’ensemble, cette dernière était très étroite. Sur l’intérieur de la porte, ma grand-mère y dessinait des choses bizarres. Elle s’amusait avec les nœuds que formaient les planches en bois. Elle imaginait, voyait des formes qui lui rappelait des têtes de hibou !

Ma grand-mère, une vraie artiste.

Cette cabane au fond du jardin était les toilettes de la maison !

De temps en temps, une personne, je ne saurais vous dire qui, peut-être mon grand-père ou Dédé, Jeannot se chargeait de retirer les excréments de la famille pour les disséminer dans le jardin. Le secret pour avoir de beaux légumes !

Dans ce même jardin, je me revois petit garçon accompagné de mon oncle Jeannot. Oui, j’étais bien avec lui, je m’en souviens très bien ! Nous étions tous les deux, lui, tenant une pelle à la main. Jeannot était en train de creuser un trou dans le jardin pour y mettre des saucissons !

« Qu’es que c’est cette histoire ? »

Mon tonton me montrait tout simplement comment faire mieux mûrir et conserver, mettre un petit peu plus d’humidité aux saucissons. Il avait au préalable pris le soin de les envelopper dans du papier journal. Et tous étaient enterrés. Il ne fallait pas les laisser trop longtemps. Rappelez-vous, les petits rats fruitiers !

Le pré de Virigneux

Chut-e.fr ! Naturez-moi le pré de Virigneux et la balançoire que mon oncle Dédé avait installé.

Dans le prolongement du jardin et de la cour, ma grand-mère disposait d’un grand pré. Il était tout en longueur. Des arbres fruitiers y avaient élu domicile, des cerisiers, des pruniers et tout au fond, deux vieux noyers.

À gauche, bien calé dans l’angle du mur en pisé, un puits en pierres de la région et son toit de vieilles tuiles, le tout décoré de buis qui lui était peut-être encore plus vieux que ce dernier. Le tout décoré de vieux noyers. En s’approchant de plus près, au travers des petites planches qui formaient sa porte ; on pouvait distinguer une chaîne enroulée autour d’un axe en bois et son seau accroché d’un autre âge.

De temps à autre, il était venu de ramasser les noix que les vieux noyers avaient produits. Mes oncles, ainsi que mon papa étaient armés de grandes gaulles, pour faire tomber les noix qui étaient encore bien accrochées à leurs branches. Nous les enfants accompagnés de nos mères, on s’affairait de les ramasser pour les mettre dans des paniers d’osier.

La cueillette était souvent très bonne, les noyers étaient généreux. Nos mains d’enfant étaient toutes tachées d’un brin presque noir.


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Les grandes vacances.


Chut-e.fr ! Naturez-moi les grandes vacances, tels l’auraient faits les manouches.

À la fin du mois d’août, mes parents et mes oncles y garaient les caravanes. L’ouverture du pré se trouvait dans l’angle, sous le noyer au fond du pré. Une simple ouverture constituée de piquets et de fils de barbelés.

Lorsque le cortège de caravanes arrivait, l’un de mes oncles était obligé de fermer la route qui descendait sur Maringes.

Oui, l’amplitude était grande, mais pas suffisante pour des manœuvres aisées. C’est ainsi, qu’une à une, les voitures attelés de caravane se faufilait délicatement. En prenant garde, de ne pas accroché les bases des ouvertures.

Très vite, mes oncles comprirent, qu’il était plus que temps de construire un autre passage.

Donc, la décision fût prise de condamné l’entrée existante ; pour la déplacer quelques mètres en amont, plus au milieu du pré de mamie et de papi.


Mon grand-père Jean-Louis Venet et ma maman.

Des problèmes de construction se posaient. J’imagine très bien, mon papa et mes oncles faire des plans, examiner pour remédier aux différents écueils.

Il fallut dans un premier temps, que les fils de mes grands-parents comblent le fossé qui séparait le pré de la route. Le fossé était très profond, une aubaine en y réfléchissant aujourd’hui.

Oui, cela facilitait la mise en place d’un caniveau en béton, il n’était donc pas nécessaire de creuser pour y placer cet immense tuyau.

En effet, il fallait absolument, lors des fortes pluie, que l’eau puissent s’évacuer. Les fossés sont de cet utilité, et encore aujourd’hui. Il n’était nullement question de bloquer l’évacuation des eaux pluviales.

L’affaire était ainsi faite.

Cependant, il ne fallu pas trop longtemps, pour que mes oncles s’aperçoivent, qu’il y avait un truc qui n’allait pas.

Le pré était en légère pente. Un petit, une espèce d’ornière formait un obstacle difficilement franchissable pour les attelages.

Les voitures avaient de la peine pour accéder sans encombre au emplacement. De plus, l’herbe n’arrangeait pas les manœuvres.

Très souvent, à l’endroit fatidique, les roues avant patinaient.


Moi et mon frère Laurent dans le pré de Virigneux.

Cela était particulièrement vrai, pour l’attelage de mon oncle Jeannot, qui avait fait l’acquisition d’une énorme caravane, d’au moins sept mètres de long.

On aurait dit, le chef des Manouches « Patraque ».

L’énorme caravane était tirée avec une Citroën GSA ! C’était le grand luxe à l’intérieur. Il y avait plusieurs chambres, une douche et des toilettes.

Croyez moi, pour cette époque, l’affaire était impressionnante !

Devants les problèmes, mes oncles ont dû combler l’ornières, pour ensuite venir aplanir, rendant l’accès plus facile.

Un « portail » constitué de bois fût aussitôt construit. Il fallait fermer les lieux ! Deux vantaux très larges furent posés.

« L’affaire était dans le sac ».

Tout ce petit monde, prenait place. Les uns derrière les autres, tantôt vers, où sous les cerisiers. Chacun était libre de s’installer comme cela lui plaisait.

Les caravanes restaient dans le pré de Virigneux tous les hivers, en attendant les étés suivants.

Le cortège de “Manouches”

Les grandes vacances approchaient. Dès le mois de juillet avec mes oncles et tantes, comment pourrais-je vous faire sentir, vous faire entrevoir l’essence même de tous ces moments extraordinaires !

Mes parents, Paul, Jeannot, Michel et tout les enfants, je veux dire, mes cousins, cousines partions le mois complet de juillet. Parfois, quelques amis de la famille venaient s’ajouter à cette bande de joyeux lurons. Je pense notamment à Maurice, Gégène et la famille Guillot …

Tout ce beau monde était eux aussi en caravane. Je vous laisse imaginer le cortège, l’intendance et les imprévus qui étaient très nombreux  !

Nous allions tous à la mer ! Tout était soigneusement organisé. Des réunions étaient planifiées,  afin de définir ensemble les itinéraires, les arrêts …


Chut-e.fr ! Naturez-moi une pose improvisée, de vrais “Manouches cette famille !”

Direction « les cabanes fleuries » où tous  ensembles s’installèrent, à la façon des gitans en rond et tout cela de manière sauvage.


Chut-e.fr ! Naturez-moi une fraction de la fratrie en vacances “aux cabanes fleuries”.

Le vrai camping sauvage, comme il était possible de le faire dans les années 1975 – 1985. Rien n’était laissé au hasard, les toilettes, les hauts vents, etc.

Mon oncle Jeannot avait même une pelle US pour creuser une fosse afin d’accéder dessous sa voiture, pour réparer sa Panhard Dyna.

Je ne sais plus si cela est le fruit de mon imagination, mais il me semble bien que dans les outils faisant partie du voyage, une faux.

Oui, une faux ! Celle-ci était destinée à couper les hautes herbes pour pouvoir installer les caravanes ; et par la même occasion, éliminer les millions, milliards de moustiques qui pullulaient, nous courant et dévoraient tout le corps.

À cette époque, il n’était pas rare de voir des avions passés épandre de l’insecticide. Ils apparaissent au loin.

Je revois « le babas » crier, donnant l’alerte et nous nous prenions tous, les pieds dans les cordages des toiles tendues ; lorsque les avions passaient pour répandre des produits, pour éradiquer ces fameuses bestioles qui nous dévoraient littéralement tout le corps !

Il disait :

« Planquez-vous, ils arrivent ! »

Après les nombreux passages de ses avions, les affreuses bestioles nous laissaient enfin tranquille. Il faut bien avouer que nous les avions dérangés de leur habitat.

Nous étions les premiers « squatteur » de France !

Les caravanes étaient toutes bien installées, les hauts vents tendus, les housses de BSN faisaient office de carpettes facilitant le nettoyage.

Mon papa et mes oncles Paul et Jeannot avaient creusé le trou. Creuser très profondément, pour y faire les toilettes de cette bande de joyeux lurons. Le tout bien protégé par une toile, qui devait être les restes d’une toile de tente !

Les bataille d’eau

Le temps était venu de préparer l’apéritif. À tour de rôle, les invitations n’étaient pas nécessaires, chacun prenait place chez les uns et les autres.

Chacune des familles s’occupait de ses propres repas. Chacun mangeait chez soi. Mais après, le temps de faire la vaisselle approchait !


Chut-e.fr ! Naturez-moi et les filles Gaulin “Le Gégène.”

C’était un excellent prétexte pour faire de gigantesque bataille d’eau.

J’ai encore des souvenirs d’enfant qui resurgissent. Nous nous courrions après avec des bassines remplies. Si l’occasion se présentait, nous prenions par surprise une tante ou bien encore un oncle pour lui verser la bassine entière sur la tête.

L’eau était une denrée rare, il fallait que les hommes aillent au point d’eau le plus proche pour remplir les nombreux jerricans.

Oui, il en fallait beaucoup, pour nos toilettes, pour la vaisselle et nos batailles, et bien sûr, pour les apéros !

Un marchand de glace passait tout près de notre camp de base. Il ne s’agissait pas de glace à la vanille ou tout autres parfums ! Non, ce marchand ambulant vendait des « pains de glace » carrés. Mes oncles s’empressaient de les mettre dans les glacières pour éviter qu’elle ne fonde trop rapidement. Cette dernière était tellement précieuse, qu’il était parfois nécessaire d’aller directement chez le marchand pour en acheter.

Les hommes font les courses

Tous les matins, mes oncles partaient pour aller faire les courses. C’est pour moi de merveilleux souvenirs.

J’y revois mes oncles, Paul, Jeannot Michel et les amis qui étaient tous de la même sortie. Les courses, nous achetions des melons, fruits, salades, tous ce qui fallait pour nous nourrir.

Je suis à la recherche de photographies de ces moments merveilleux. Si dans la famille aurait quelques photos... je serai très heureux d'en faire une illustration !

Une fois cela fait, nous allions tous au bistrot pour nous rafraîchir. Je me revois au milieu, assis avec les hommes de cette tribu.

Souvent, je buvais une grenadine et parfois mon papa m’offrait une glace à l’italienne. Avant de partir, il ne fallait pas oublier de faire le tiercé !

Tatie Simone “la Reine du tiercé”.

Oui, le tiercé ! Un rites, un rituel bien rôdé. Ma tante Simone en était la Déesse !


Chut-e.fr ! Naturez-moi mon oncle Jeannot et sa femme Simone

Les adeptes était bien sûr, très bien conseillés. C’était mon oncle Paul qui était chargé de la validation des tickets.

Lors des courses hippiques, ma tante Simone se tenait toujours à proximité de son petit poste de radio. Elle scrutait, tendant l’oreille avec impatience les résultats des différentes courses du jour. Puis, un jour, la chance souri à nos parieurs.

Le Dieu des parieurs, en voyant nos « va nu pieds » avait décidé de faire un geste.

La somme gagné, était bien suffisante  pour permettre, le financement des vacances de nos manouches !

Je revois mes parents et oncles,  tantes et les amis remercier les Dieux. Tous, était réuni autour d’une petite table de camping.

L’argent, les billets de banque jetés en l’air, comme l’auraient fait des millionnaires.

La mer Aux Cabanes fleuries.

Les après-midis, il était temps pour nous d’aller à la mer !

Pour nous y rendre, il fallait parcourir un long parcours, je pense qu’il devait y avoir quelques kilomètres. Je revois tout ce petit monde se préparer. Chacun portait des affaires. L’organisation était bien pensée, les bateaux gonflables faisaient office de récipients. Les nattes de plage et autres seaux et pelles y avaient leurs places.

Nous voilà partis ! Tous en file indienne les uns derrière les autres ! Il fallait faire très attention aux voitures qui déboulaient derrière nous. Nos parents n’arrêtaient pas de nous le rappeler.

« Attention ! Une voiture arrive ! »

Nous arrivions bientôt ! Mais nous les petits, on en avait marre, on disait que c’était dur. Alors des fois, l’un d’entre nous prenait place dans un des bateaux au milieu des nattes.

Nous arrivions à la plage, enfin, nos parents disaient :

« Regardez, on voit la mer, on est arrivé ! »

Il était vrai que l’on arrivait, nous avions longé le cours d’eau, l’Aude, dépassé des milliers de ceps de vignes. Le village des cabanes fleuries et son port.


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Le port des Cabanes fleuries.


Chut-e.fr ! Naturez-moi la plage des Cabanes fleuries.

Quelques fois, aux cabanes fleuries, les villageois remontaient des poissons de l’Aude.

En effet, vers ce qui me semblait être la Capitainerie, un petit cabanon était là. Juste à côté de ce dernier, des pêcheurs avaient dressé un large filet. Le filet était installé de part et autre de l’Aude.

Alors, un pêcheur prenait place, à plat ventre dans une barque en bois.

Une fois arrivé au milieu du filet, ses compagnons relevaient le filet, le monsieur qui était installé dans la barque se déplaçait en s’agrippant dans les mailles du filet. Il avait à porté de main, une épuisette et un seau pour y mettre les poissons.

Vous me diriez, mais comment avaient-ils remonté le filet ?

À l’aide de roues de bois dans laquelle étaient mis des pieux également en bois.

« Imaginez, un peu comme un volant de bateaux, de fabrication plus solide.»

Ils étaient deux pêcheurs pour effectuer cette opération. Installé sur la même rive de l’Aude, en même temps, ils tournaient leurs roues de bois, se faisant, le filet accroché, remontait lentement.

Au loin, la mer

Ça y est, nous y sommes ! La mer ! Qu’il était long ce voyage ! Mais, la récompense était merveilleuse. Nous, et je dis bien nous tous pouvions nous amusez. Mes oncles, tantes, mes amis et mes parents faisaient la fête à la mer. Oui, c’était un peu comme une fête, tout le monde profitait, s’amusaient comme des enfants. C’était génial !

Les bouées et autres bateaux gonflables étaient bien évidemment de la sortie. Maurice avait emmené une chambre à air d’une roue de car. Cette roue, ou plutôt cette bouée était immense. Je revois mes parents, mes oncles et les amis faire les idiots ; oui, les idiots en se jetant dessus et les rires montaient très haut sur la plage.


Chut-e.fr ! Naturez-moi, je me prépare pour aller à la mer. Où, aider mes oncles à une pêche pas tout à fait comme les autres !

Thierry et son frère Gilles n’étaient pas en reste. Ils creusaient des trous partout sur la plage. Ces trous étaient des pièges, ils arrivaient à faire en sorte que ces trous soient recouverts de sable.

Lorsque des promeneurs, ou d’autres familles venaient s’installer, les pièges ainsi disposés fonctionnaient.

En y passant, heureusement que les trous n’étaient pas profonds, les personnes piégées auraient pu se faire mal. Mais rien de la de sorte arriva.

Une pêche “Bizarre ?”

Je voulais aussi, vous raconter les parties de pêche de cette bande de joyeux lurons. On peut dire qu’il y avait de l’imagination.

« Comment dire, on sait aujourd’hui de qui on tient ? »

À vrai dire, je ne sais pas comment leur est venue cette idée, pour aller pêcher en bord de mer. Peut-être lors des grandes parties de cartes, à jouer à la belote les soirs venus, bien à l’abri des hauts vents des caravanes. Ou bien encore, lorsque ces derniers étaient aux courses tous autour d’une table assis à la terrasse d’un bar.

Toujours est-il, l’astuce était ingénieuse. Mon papa, peut-être aidé d’un de ses frères, avait construit un gros moulinet dans les ateliers de BSN.

Ce moulinet était énorme, il était tout en acier avec une grosse manivelle pour rembobiner le fil de pêche. Quant au fil de pêche, ce dernier était d’une section que même un requin n’aurait pu se libérer ! Sur le, ou les kilomètres de fils étaient soigneusement fixés des hameçons énormes.

Bien sûr, il fallait des appâts pour tenter les poissons. Mes oncles et mon papa avaient pris conseils auprès des villageois, ou autres pêcheurs avec lesquels ils avaient fait la connaissance.

C’est ainsi qu’ils avaient appris que pour la pêche en mer, il leur fallait absolument des couteaux.

« Comment ça des couteaux ! »

Ils n’allaient tout de même pas sauter sur les poissons pour les poignarder ! »

Bien sûr que non, il s’agissait de coquillage. Il n’était pas question d’acheter quoi que soit !

Il fallait se procurer ses fameux couteaux.

Encore une fois, cette bande de joyeux lurons apprit qu’en faite, il était assez aisé de pêcher, capturer ces fameux coquillages. L’astuce était simple.

Moi, mon oncle Jeannot et les couteaux

Je me revois, accompagné de mon oncle Jeannot, lui avec sa pelle US parcourir le bord de mer. Thierry n’était pas très loin, un seau avec du gros sel dedans.

Il fallait surveiller la surface du sable en bord de mer, tout près des vagues.

Lorsque nous apercevions de petites bulles, remous à la surface du sable, il nous fallait vite mettre du gros sel dessus. Oui, cela était apparemment très efficace ! Le coquillage croyant, grâce au sel, que ce dernier croyait qu’il était sous l’eau, remontait en surface.

C’est alors que mon oncle Jeannot, avec sa pelle US creusait vite pour récupérer le fameux couteau.

« Cela n’était tout de même pas aussi facile. »

Néanmoins, mes oncles avaient leurs appâts pour la pêche.

Tôt le matin, mes oncles et mon papa étaient déjà prêts. Je me revois les accompagner. Nous étions habillés assez chaudement, car quelques fois la fraîcheur matinale était bien présente.

Mon bateau gonflable en guise de flotteur

Les pêcheurs étaient fin prêts. Je ne me souviens pas de cette petite anecdote, on me l’a raconté. Pour faire en sorte que la longue, très longue ligne soit emportée au large, les pêcheurs avaient eu l’idée de se servir de mon petit bateau gonflable ou était-ce une bouée ?

Il fallait juste accrocher le bout de la ligne dessus, et se faisant, emportée par les vagues aidées par le vent, la ligne se déroulait. Au fur et à mesure mes oncles accrochaient les appâts aux hameçons.

Je voyais au loin mon jouet gonflable s’éloigner au loin, très très loin ! Si bien, qu’un jour de pêche, un énorme bateau passant entre mon jouet et le rivage coupait le fil de nylon.

Le jouet, lui, continuant son long voyage jusqu’en Afrique !


Chut-e.fr ! Naturez-moi Les grandes vacances aux Cabanes fleuries. Il est pas beau ce poisson.

Il était perdu à jamais ! Mais, il paraît que la pêche avait été très bonne !


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Les grenouilles


Chut-e.fr ! Naturez-moi un camp de manouches, les grenouilles.

Je ne pouvais pas passer à côté de cette épisode de mes plus beaux souvenirs d’enfant et de mon papa.

Nos vacances étaient sur le point de se terminer. Tout le monde avait soigneusement rangés ses petites affaires, et il était à présent temps de remonter dans notre département.

Et oui, lorsque mes oncles et ma famille étions en vacances aux Cabanes fleuries, le convoi de caravanes avait l’habitude de faire quelques haltes.

Oui, il était absolument nécessaire de prolonger nos vacances. Bien souvent, ses poses se situait pas très loin de l’Ardèche.

« À vrai dire, je ne souviens pas très bien du lieu exact. »

Mais, peu importe, le plus beau, le plus important, est de vous faire partager, remémorer ses merveilleux souvenirs ; de mon enfance passé avec mes oncles tantes, cousins et cousines et bien sûr mes parents !

Nous étions tous sur la route du retour. Je me revois petit enfant sirotant une grenadine assis à la table d’un bar. Ce bar était décoré d’un immense et magnifique aquarium d’eau douce.

Mes oncles, la famille réunit attendait son rendez-vous. Oui, cette bande de joyeux luron avait donné rendez-vous à une autre famille, là dans ce bar. Cette famille portait un nom pas très commun et très sympathique, la famille Boilevin.

Cette famille et le lieu de notre rencontre était très certainement un signe du destin.

Dans les faits, aujourd’hui, je pense que la fratrie cherchait un lieu tranquille pour pouvoir faire un bivouac de quelques jours ! La famille Boilevin arriva enfin.

Après avoir trinqué et discuté de choses et d’autres, un terrain fût trouvé pour qu’enfin mes parents et mes oncles puissent s’y installer.

Je revois très bien l’installation. Nous étions au bord de l’eau, des peupliers gigantesques nous offraient une ombre généreuse. L’emplacement était suffisamment grand pour accueillir nos caravanes qui bien sûr étaient disposées en rond !

Nous étions à présent parfaitement installé. Notre première nuit fut réparatrice, et le jour suivant, nous pouvions enfin partir à la pêche.  

Je m’en souviens très bien, aucun doute n’est possible. Juste à côté de notre camp, une rivière coulait lentement. Une eau calme et claire. On distinguait « des gros blancs » et autres vairons qui nous narguaient ! La rivière s’écoulait doucement dans son lit, formant d’ici de là des petites retenues d’eau où de la végétation s’était enracinée.

Une multitudes de galets multicolores, tous joliment polis durant les millénaires formaient des éboulis, où nous nous tordions les chevilles pour rejoindre les différentes « flaques d’eau ».

Ils étaient là, prenant la pause, se mettant le nez dans le léger courant, ondulant de tout leur corps, magnifique souvenir.

Nous, mes cousins et moi étions là avec nos canne à pêche. Mais l’eau était bien trop claire, aucuns poissons ne se laissaient prendre.

« Comme on dit, ils nous voyaient arriver de loin. »

Thierry lui, était un fin observateur, il avait remarqué qu’une multitude de mûres qui étaient très proches de cette rivière. En effet, la rivière permettait aux ronces de s’établir en sa bordure. Thierry avait eu l’idée de se servir des mûres fraîchement cueillies, un appâts improvisé !

Croyez moi où pas, mais il réussi à obtenir quelques résultats. Mais je dois bien vous l’avouer qu’il restait très difficile de faire une pêche miraculeuse !

Combien de jours avions nous passé au bord de cette rivière ? Je n’en ai aucune idée !

Je jour suivant, certainement avec mon oncle Jeannot, aidé de mon Papa, avions décidé de monter une canne à pêche avec un trident.

La rivière avait formé quelques marres et des grenouilles y avaient élus domicile.

Me voilà donc armé pour aller à la pêche à la grenouille. Mon bout de chiffon rouge bien accroché au trident.

Ne me demandez pas pourquoi « un chiffon rouge », toujours est-il, que le rouge attire les batraciens.

Le plus dure, était d’être d’une incroyable patience et d’attendre que ses amphibiens veuillent bien se laisser berner par le leurre.

Mais là, encore une fois, il était très difficile de faire une pêche miraculeuse ! De plus, l’empressement de mon inexpérience et de mon jeune âge, je ratait systématiquement ma cible et cela occasionnait une multitude « de salade » !

Au bout De quelques jours, à vrai dire pas tant que ça, il devenait difficile de s’endormir profondément. Non, la chaleur n’était pas en cause ! L’ombrage des peupliers nous offraient cette ombre. Vous me diriez peut-être, le voisinage d’une autre installation de Bohême était bruyant ? Il n’en était rien, nous étions seuls au monde !

Il s’agissait d’un incroyable concert qui commençait dès le crépuscule pour finir juste avant l’aube.

Ce concert était donné, pour ainsi dire, presqu’à domicile. C’était infernal !

Il s’agissait des grenouilles ! Il était presque devenu impossible de tenir une conversation entres nous. Les grenouilles, elles s’en moquaient vous pensez bien. Elles chantaient à tue tête toutes les nuits, là tout à côté de notre camp. !

Une commission fût d’urgence constituée, après une délibération rapide, une équipe était désigné pour régler le problème !

Un plan de bataille déployé et rondement mené. Il nous fallait vite remédier à ce problème et vite retrouver un sommeil réparateur.

C’est ainsi que mon oncle Jeannot et Paul et mon papa nous ont initié au braconnage.

Oui, et j’en ai aucune honte ! Quel merveilleux souvenirs de mon enfance !

Je vais essayer de vous partager ce souvenir …

Le soir, ou plus exactement la nuit pointait le bout de son nez. Nous étions tous équipés. Les principaux outils pour cette pêche un peu particulière était d’une simplicité déconcertante. Ils nous fallait, un seau « pour les enfants », une bourriche « pour les plus aguerris », une lampe électrique, beaucoup de lampe ! Et c’est tout ?

Disons le ! Et après, c’est tout ?

Et bien oui, pour se faire, il faut éblouir les grenouilles avec la lampe électrique. Ces dernières semblaient hypnotisées restants complètements immobiles. Ils nous suffisaient tout simplement cueillir les grenouilles et les mettre dans la bourriche !

« C’est pourtant simple, non ! »

Le plus sympathique s’était très bien passé. Restait le moins rigolo !

Écorcher et nettoyer toutes les grenouilles qui se trouvaient, les unes sûr les autres, les pattes pendante au travers des mailles des bourriches prêtent à exposer tant elles étaient remplies.

« Non sans rire, je pense qu’ils devaient y en avoir plusieurs centaines ! »

Une image me revient. Mon papa grimaçant, il se faisait violence en essayant d’assommer et pour finir couper en deux, juste derrière les pattes avant des grenouilles pour pouvoir retirer la peau des batraciens !

Chut-e.fr ! Naturez-moi les braconniers de grenouilles !

Oui, mes oncles Jeannot, Paul et mon papa étaient installés devant un billot de bois, couteaux à la main pour effectuer cette délicate opération.

Maman et mes tantes Andrée et Simone quant à elle, devait être certainement en train de préparer l’ail et le persil pour la cuisson des grenouilles.

Je ne sais pas si c’est le fruit de mon imagination, je vois l’un de mes cousins et moi-même être accroupi devant une bassine remplie de grenouilles et les nettoyer !

Où était Ghislaine et Fabienne, que faisaient elles, je n’en est pas le souvenir, peut-être qu’un jour j’aurais la réponse à mes questions.

Le repas gargantuesque pouvait avoir lieu ! Des centaines de grenouilles étaient rissolées dans une poêle du beurre, de l’ail et du persil. Une pointe de sel pour l’assaisonnement et le tout était soigneusement dégusté, pattes à pattes !

Les nuits suivantes allaient pouvoir être enfin silencieuse ! Les grenouilles n’étaient plus …

Mais les grenouilles n’avaient pas dit lors derniers croisements ? !

Je revois mon, mes oncles Jeannot et Paul faire le tour des caravanes disant :

« Allez, il ne faut pas laisser ses ça ! Il faut les manger ses grenouilles ! »

Pour quelques-uns d’entre nous, la digestion fût délicate et des bruits de vomissements se faisaient entendre dans certaines caravanes du campement de nos manouches.

Chut-e.fr ! Naturez-moi les grenouilles.

La vengeance des batraciens s’opéreraient tordant les tripes des plus gourmands !


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Notre chêne majestueux.


OM-D E-M10 MARK IV

Le mois de juillet passé à la mer, tout ce petit monde remontait ; comme on le disait, pour reprendre le travail.

La plupart des enfants restaient à Virigneux avec nos grands-parents et Dédé et Monique, où nous vivions des histoires extraordinaires.

Nous y restions jusqu’à la fin août, la fin des grandes vacances scolaires.

Nos journées ne commençaient ni trop tôt ni trop tard. Je pense que nos journées d’enfants commençaient vers les 9 heures. Les uns après les autres, nous descendions des chambres. Nous ne prêtions pas trop d’attention aux escaliers escarpés. Nous les descendions à toute vitesse. Mamie n’arrêtait pas de nous le dire.

« Houla la, faites attention aux escaliers ! »

Mamie Chazelles était levée depuis bien longtemps. Notre grand-mère ne dormait que quelques heures, et cela depuis très longtemps. Elle n’avait besoin que de peu d’heures de sommeil pour se régénérer.

Tout était près pour nous, du lait était déjà sur le feu du fourneau et nos bols du matin étaient sur la grande table.

Mon oncle Dédé était lui parti travailler. Il travaillait à la verrerie de Veauche. Des horaires très durs, il faisait « les cinq huit » derrière le verre en fusion pour y faire des bouteilles.

Mon oncle Dédé l’artiste

De temps à autre, lors du peu de répit qu’il s’octroyait ; il confectionnait des cendriers et autres objets délicatement façonnés avec les bouteilles en fusion, qui venaient tout juste de sortir des moules. C’est ainsi que prenaient forme des bougeoirs, coupelles à fruits en forme de cygne. Un véritable artiste, mon oncle !

Ensuite, nous sortions dans la cour intérieure, nous prenions la direction de la buanderie ; pour faire notre petite toilette du matin, un petit brin de toilette. Nous ne trainions pour nous laver, cela était très vite expédié.

Mamie nous disait souvent :

« Se laver, faire sa toilette, comme les petits chats ! »

Pouvaient alors commencer nos jeux ! Tantôt la balançoire, jouer au foot, mais ce qui nous plaisaient le plus, partir à l’aventure. Courir à travers les prés, les champs et autres bois des alentours de la maison de Virigneux.

Phil, Fred, Babas et moi partions rejoindre, explorer la campagne ! Nous avions mes cousins et moi très peu d’écart d’âge. Le plus jeune d’entre nous était « Babas », et comme son papa, il était un sacré gai luron !

De temps à autre, d’autres cousins plus jeunes nous suivaient ! Il faut bien avouer, que nous n’étions pas du à fait d’accord ; nos centres d’intérêt n’étaient pas les mêmes du fait de leurs plus jeunes âges.

Enfin, c’était l’excuse que l’on évoquait pour se trouver tous les quatre.

Nous adorions par-dessus tout faire des cabanes. Tout un univers venait nourrir notre imagination débordante. Surtout que mamie nous berçait d’histoires toutes les plus belles les unes des autres.

Au loin notre Chêne

Chut-e.fr ! Naturez-moi notre chêne. OM-D E-M1 MARK III.

Un jour, nous avions décidé de prendre la route de Haute Rivoire. Non loin de la maison de Virigneux, cette route se séparait en deux ; c’est alors qu’à quelques encablures, un chêne énorme se dressait au bord de cette étroite route de campagne.

Il ne fallut pas longtemps pour nous y rendre en marchant à vive allure. Il était là, au bord de la petite route, ses premières branches facilement accessibles nous tendaient les bras, comme une invitation !

Mes cousins et moi acceptions cette main tendue. Babas, Phil, Fred et moi étions déjà à la cime du chêne.

Le vent d’été berçait doucement ses branches épaisses, tout en haut, très haut ; la cime prenait une amplitude importante quand les rafales de vent se manifestaient un peu plus. Ses feuilles magiques s’aimaient tout autour de nous ; il était tellement dense qu’une fois à l’intérieur, personne ne pouvait nous voir.

Chacun d’entre nous avait trouvé sa place. Bien assis, ou parfois sautant de branche en branche comme l’aurai fait un écureuil, nous étions les rois du monde. Rien ne pouvait nous arriver.

Babas avait même trouvé les toilettes dans notre chêne, notre château ! Il avait pris lieu bien au milieu du chêne. Et, de temps à autre, il lui arrivait d’avoir une envie pressante.

Pourquoi redescendre de notre chêne ? Se tenant d’une main à une solide branche, Babas ne se posait pas la question, il urinait à même le chêne.

« Qu’es qu’on pouvait rigoler ! »

Les journées passaient très vite, si bien que l’on s’empressait d’y retourner tous les jours suivants.

Lorsque des promeneurs passaient au pied de notre chêne, nous faisions aucun bruit. C’était un silence absolu. Nous ne voulions pas que qui que ce soit découvre notre trésor.

Des glands

Puis, un jour passa une voiture. Que pouvait-elle bien faire sur notre route, et de plus, passer tout près de notre chêne ?

Babas pris des glands et disait :

« On va les bombarder ! »

Ni une ni deux, nous avions tous des glands dans les mains et nous les avons, d’un seul homme, jeté sur la voiture qui passait sans rien demander.

La voiture et, bien sûr, son conducteur s’arrêtait. Un homme sortit la tête par la portière et sans rien dire repris son chemin.

Nous étions tous là, à rigoler de notre bêtise !

Le lendemain, comme à notre habitude, nous prenions sans tarder la direction de Haute Rivoire, rejoindre notre chêne. Notre arbre n’était plus ! Comment cela était-il possible ! Une personne avait retiré, taillé toutes les branches du bas du chêne. Il ne restait plus que sa tête.

« Nous étions tous abattus ! »

Je soupçonne le monsieur qui s’était pris quelques glands sur le toit de sa voiture d’avoir, par réprimandes, élagué notre chêne.


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Papi est réveillé !


Chut-e.fr ! Naturez-moi le village de Virigneux, il y a bien des années.

Les histoires de mamie Chazelles, elle seule savait nous les conter. Ne riez pas, même nos parents, l’air de rien s’y laissaient prendre.

Cela, comme vous pouvez l’imaginer, aiguisait notre imagination. De plus, mes cousins et cousines et moi étions nombreux. Cela rajoutait, excitait nos petites bêtises d’enfants, sans compter que notre grand-mère était d’une complicité sans faille.

Après nos aventures à courir d’ici de là, le soleil baissait lentement. Il était pour nous, le temps de retrouver le chemin de la maison de Virigneux.

Mamie aidée de mon oncle et de ma tante Monique avait préparé le souper. Ce repas était vite avalé tant nous avions faim. La table ensuite débarrassée et lavée, nous nous installions mes cousins et moi pour jouer aux cartes.

Le Tonkin

Le Tonkin était un jeu que nous aimions particulièrement, mais il y avait aussi le jeu des sept familles !

Mon grand-père qui depuis longtemps était déjà monté se mettre au lit, commençait à se mettre en colère. Il faut tout de même que je vous précise ; que la chambre où dormaient nos grands-parents était juste au-dessus de nos rires. Le plancher était fin et laissait s’envoler nos éclats de joie jusqu’à ses oreilles.

Il n’était pas rare, voir très fréquent qu’il nous grondait, criant :

« C’est pas d’abord fini c’est vie de patachon. »

Ma grand-mère riait, car tous les soirs c’était les mêmes rituels. Nous tous, on voyait le bonheur dans ses yeux et son visage à la lueur de notre épanouissement, l’a réjouissait. Elle était simplement heureuse.

L’horloge, elle, sonnant l’heure d’aller nous coucher, nous disait :

« Bonne nuit les petits. »

Mais, nous, on attendait tous les histoires de mamie Chazelles.

Les histoires de Mamie Chazelles

Quelques fois, les histoires commençaient en bas dans la grande cuisine, bien avant que l’on monte se coucher. Nos parents étaient également présents.

Certains disaient à mamie :

« Ce n’est que des histoires à dormir debout ! »

Ma grand-mère leur répondait, sur un ton très sûr d’elle ne laissant aucune ambiguïté.

« Mais pas du tout, c’est madame Mat’lin qui me l’a expliqué. Elle tient cette histoire de sa grand-mère. »

Mais, se faisant passant, l’histoire commençait, et tous, y compris nos parents s’y laissaient prendre. Ma grand-mère, notre mamie était une conteuse hors pair. Elle vivait son histoire, y mettant toute son âme. C’était extraordinaire !

Puis, avant qu’elle ne finisse son histoire, nos parents nous demandaient d’aller nous coucher.

Il est maintenant tard, il est temps à d’aller au lit !

Les uns derrière les autres, nous prenions place dans nos lits. Nous étions tous à plusieurs dans le même « padoc ». Un minimum de deux, voir trois tant les places étaient chères.

Par ma part, je dormais très souvent avec Fred ou son frère Phil. Ce dernier, bien emmitouflé sous les draps remontés jusqu’aux oreilles, disait :

« Bien chaud, bien chaud ! »

Nous revoilà tous et toutes installés confortablement au fond de nos lits. Les volets étaient tous fermés et les lumières éteintes.

La lampe électrique

Mamie allait finir son histoire qu’elle avait commencée un peu plus tôt. Mais, avant de finir de raconter son histoire, mamie allumait alors sa lampe électrique. C’était systématique !

Vous vous souvenez, je vous en ai déjà parlé ! Mamie détestait les araignées, elle en avait horreur. Alors, elle parcourait à l’aide du faisceau lumineux le plafond de la chambre n’espérant jamais en apercevoir. Mamie passait en revue toutes les poutres, chaque recoin n’était oublié.

Si par malheur, une araignée, ou toute autre chose s’en approchant, pointait le bout de son nez, c’était une catastrophe.

Nous, nous étions sous nos draps éclatant de rires. On essayait bien de cacher, étouffer nos gloussements, mais c’était vraiment impossible. D’autant que mamie Chazelles avait vraiment très peur, elle parlait si fort, que l’on savait tous que cela allait finir par réveiller notre papi qui était juste à côté de mamie.

Mamie disait :

« J’en vois une, ho ! Mon Dieu, il faut s’en débarrasser ! »

C’est alors que nous entendions les ressorts du sommier du lit de mes grands-parents grincer. On savait tous ce qui allait arriver !

Et ce qui devait arriver arrivait à chaque fois.

Mon grand-père était réveillé :

« Ce n’est pas d’abord fini cette comédie ! »

Mamie ne se laissait pas impressionner par mon grand-père. Et croyez-moi, c’était un personnage mon papi ! Elle lui tenait tête, avec un aplomb incroyable. Et lorsque la petite dispute était finie, elle nous disait qu’elle finirait de nous conter son histoire le lendemain soir.

Qu’est-ce qu’on pouvait rigoler ! À vrai dire, en écrivant ses quelques lignes, j’en rigole à en pleurer !


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Le “Brosou”

Les histoires de Mamie Chazelles.


Chut-e.fr Naturez-moi à qui sont ces moutons … !

Les journées passaient très vite, nous étions constamment dehors à parcourir les alentours du village. Malgré nos sorties quotidiennes, l’ennui nous guettait !

Mamie l’avait bien remarqué, observant nos allez et venus incessantes. Tantôt nous étions dans la cour où bien encore dans le pré à faire des bêtises. Quelques fois, nous nous « chamaillions » si fort, que nous nous en venions presque à nous bagarrer.

Nos parents n’arrêtaient pas de nous dire, mais surtout Papi :

« Qu’ils sont penables », en patois, voulant dire, qu’ils sont pénibles, polissons! »

Ayant grandi, aujourd’hui étant un papa moi-même, je pense que mamie réfléchissait. Comment occuper ces garnements ?

Elle-même, tellement nous étions polissons, se mettait à dire :

« Mais, ils ont le diable au ventre ! »

Mamie, en disant ces quelques mots, nous faisait beaucoup rire.

Les soirées suivantes n’étaient pas tout à fait comme les autres. Mamie avait changé. Non, pas en mal, cela ne risquait pas d’arriver tellement elle nous aimait. Je veux dire que les histoires, la tournure de ces récits n’étaient plus tout à fait comme d’habitude.

Égale à nos petits rituels, mamie Chazelles commençait le début de ses histoires extravagantes en bas dans la grande cuisine.

L’histoire commençait ! Juste avant, nous avions tous bu notre « brozou ».

« Je vois très bien vos interrogations ! Vos recherches sur le net ! »

À vrai dire, rien ne sert de faire une recherche. Vous ne trouverez nulle trace de « brozou », à part dans notre famille Venet !

Je me dois de vous en expliquer la signification. Mais, il faut que je vous mette dans l’ambiance des lieux.

La ferme des Bonhomme

Et oui ! Alors, tout commence les matins. Ou plus exactement le tout premier jour, l’arrivée à la maison familiale de Virigneux. En effet, mamie ou un adulte allait rendre visite à la ferme qui se trouvait juste au-dessus de la maison. Il était facile de s’y rendre, la ferme était sur la route de Haute Rivoire à quelques pas.

Bon, il est également intéressant de vous préciser que cette route montait légèrement. Ce détail est important, rappelez-vous, nous étions des jeunes enfants.

Je vous disais donc qu’une personne allait rendre visite à cette ferme. Ces lieux n’étaient pas tout à fait étranger à notre famille. Un des enfants de notre mamie en avait épousé une des filles des agriculteurs.

Pierre, qui, bien des années auparavant, avait lui aussi avait été un petit garçon, comme nous l’étions aussi à cette époque. Il avait côtoyé Virigneux bien avant nous, et en connaissait tous ses habitants, dont sa future épouse.

La ferme abritait une écurie avec des vaches laitières, la famille avait l’habitude d’acheter le lait frais directement sorti du pi des vaches.

Dès le premier jour, le lait était en quantité le matin. Mais, les jours suivants, nous étions très souvent désignés pour monter à la ferme pour y acheter le lait.

Belle la gardienne des lieux

C’était une tâche délicate pour certains ! Les fins d’après-midi, juste après, ou même pendant la traite des vaches, nous allions acheter le lait pour le lendemain matin. Je me souviens très bien qui était de l’expédition. Phil, Fred, Babas, Fab, Fane et moi montions à la ferme de monsieur et madame Bonhomme.

Certains d’entre nous n’en menaient pas « large », nous étions tellement impressionnés par la chienne de la ferme, nous en avions un peu peur.

Mais, c’était notre mission ! Lorsque nous arrivions, Belle nous avait déjà sentis. Elle savait qui montait chez elle. Elle nous reniflait les uns derrière les autres, surtout ceux qui en avaient le plus peur ! Belle nous donnait son bonjour à ça façon.

Madame Bonhomme nous disait rentrées, n’ayez pas peur, elle n’est pas méchante. Comment dire, oui elle n’était pas méchante, mais elle imposait de sa présence, de plus, c’était une Berger Allemand, « un loup ! »

Les premières fois, la fermière nous accompagnait à l’écurie où se trouvait les vaches. Belle nous suivait elle aussi ! Nous ne la quittions jamais du regard.

L’écurie était de l’autre côté de la ferme séparée par une cour, dont le sol était recouvert de pierres.

L’écurie sentait le foin coupé, les vaches étaient là, bien alignées de part et autre du bâtiment. Au milieu, monsieur Bonhomme s’activant auprès de ses bêtes. Nous, également bien alignés, nous attendions, jetant sans cesse des coups d’œil pour voir où était Belle.

Notre tour était venu. Madame Bonhomme se dirigeait vers les biches à lait. Elle nous remplissait, avec l’aide d’un petit entonnoir, une à une les bouteilles en verre de limonade, dans lesquelles nous étions chargés de ramener à la maison.

Sur le chemin du retour

Nous voilà, tous sur le retour de la maison. Belle, la chienne était à présent derrière nous.

Rappelez-vous, la route montait pour aller à la ferme, descendait à présent. Il n’en fallait pas plus pour nous, d’y entrevoir, dans cette descente, un jeu.

Oui un jeu, et quelles rigolades ! À vrai dire, je ne sais plus exactement qui en avait eu l’idée, peut-être Babas ? Et oui, encore lui !

Tout au long du chemin qui reliait les deux demeures, nous nous amusions à faire rouler les bouteilles remplies de lait. Parfois, mais rare, une bouteille n’arrivait pas entière à la maison, se brisant sur le goudron de la route.

La préparation de notre collation, de notre « brozou » pouvait ainsi commencer. C’est mamie Chazelles qui nous en avait parlé. Étant petite, elle aussi se régalait de ce mets délicat !

La recette

La recette familiale est très simple. Il suffit juste d’un peu de lait cru versé dans un bol, et d’y adjoindre des petits morceaux de pain du jour ou de la veille. Le tout bien mélangé fait trempette, le pain se gorge alors du lait et c’est un délice d’enfant inoubliable.

L’histoire pouvait enfin nous être contée. Tous bien installés dans les draps de nos lits.

Mamie avait, comme on dit « changer son fusil d’épaule ». Ses histoires jusqu’à présent nous emmenaient dans des lieux insolites, et les personnages nous étaient complètement étrangers.

Elle avait désormais pris la décision de nous inclure dans ses histoires. Tantôt une histoire parlait de moi et de mon frère. Les soirées suivantes, le tour de mes cousins et cousines était venus.

“Comment pouvait-elle avoir toute cette imagination ? Comment faisait-elle ?”

Cela renforçait, décupla nos journées de jeux d’enfants.

Cependant, le soleil pointant le bout de son nez, papi et nos parents étaient réveillés. Tout ce petit monde se dirigeait vers la cuisine, pour faire le petit déjeuner. Mais, tous disaient :

« Ce n’est pas possible, il n’y a  plus de lait. »

Je pense que monsieur et madame Bonhomme n’ont jamais autant vendu de lait, quand nous étions à Virigneux !


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La casquette de Papi Louis.


Chut-e.fr ! Naturez-moi Papi Louis et Maman

Ils ne nous manquaient de rien. Le lait était sur le côté du fourneau pour qu’il ne soit pas trop chaud.

Mais, à notre réveil, nous étions un petit peu anxieux. L’un d’entre nous avait fait une bêtise.

En effet, la nuit précédente, juste après que mamie nous ait conté son histoire … L’un de nous, je ne citerai personne, avait eu une envie pressante. Oui, une envie de faire pipi.

Le pot de chambre

Les chambres comme vous le savez déjà étaient au nombre de trois, elles étaient en enfilade. Dans la chambre du milieu, où dormaient nos grands-parents, et dans laquelle il était aussi installé deux autres lits ; le pot de chambre était là, à la disposition de tous, dans un coin de cette chambrée.

Je revois et entends, et je suis certain, que je ne suis pas le seul, très bien un de mes cousins se lever.

Le lit grinçant tant le sommier était d’une autre époque, les draps remontés, puis tout en rigolant se dirigeant en direction du fameux pot de chambre.

Mon cousin rigolant à ne plus en finir. Mamie l’avait elle aussi entendu, vous pensez bien ! Je revois mamie Chazelles lui dire :

« Bas !  Fais attention, ne fait pas de bruit ! Tu vas réveiller tout le monde. »

Vous pensez bien qu’il n’était pas le seul à rigoler !

Les deux premières chambrées riaient ! Nous gloussions sous nos draps ! Mais, quand nous tous, entendirent le bruit du pipi couler dans le pot de chambre, c’était, comment dire, le final, un feu d’artifice !

« Nous rions tellement que notre grand-père fût bien sûr réveillé. »

Mais, bizarrement ce jour-là, il se rendormit.

La surprise du matin

Le matin, mes grands-parents étaient les premiers debout. Chacun d’entre eux vacants à ses taches quotidiennes. Mamie bien sûr rangeait sa maison et préparait les petits déjeuners.

Mon grand-père quant à lui avait fait sa toilette, s’était rasé de très près, lui était toujours impeccablement soigneux. Il ne lui manquait plus que sa casquette pour aller fumer son petit cigare assis sur la croix de mission.

Notre grand-père avait l’habitude, lorsqu’il était à Virigneux, de ranger ses casquettes sur un vieux confiturier, juste au pied de l’escalier qui montait aux chambres.

Ce confiturier était là, une grande porte immense, avec sa serrure et sa clé elle aussi énorme. Un vieux confiturier comme il en existait autrefois. Très certainement fabriqué par les anciens de la maison de Virigneux.

Papi se dirigeait alors vers le confiturier pour attraper sa casquette. Tout en tâtonnant avec ses doigts, il prit sa casquette dans la main. Et là !

« Mais qu’est-ce qu’il s’est passé ? Ma casquette est toute mouillée ! »

Mamie avait vite fait le rapprochement, lui répondit :

« À moi, je n’en sais rien, je ne sais pas ce que tu fais avec tes casquettes ! »

Mamie savait …

Vous vous souvenez de la nuit dernière ? L’un d’entre nous, durant la nuit, avait eu une envie pressante !

Ce dernier riait lui aussi tout en faisant passer son envie. Tout en se soulageant, il avait uriné un peu de partout. Le plancher étant ce qu’il était, l’urine en avait traversé le bois s’écoulant juste en dessous.

Vous devinez à présent, le pourquoi de la casquette de Papi Louis trempée.


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La carrière.


Chut-e.fr ! Naturez-moi. Papa Jacques VENET et moi !

Pour nous, les enfants, les jours, les semaines passaient sans ennuis. Nous courrions, de-ci de-là, à vaquer à nos occupations.

Nous recherchions un endroit tranquille pour nous retrouver, à l’abri des regards des adultes. Parcourant la campagne de Virigneux, tantôt sur la route de Haute Rivoire, de St Martin Lestra, où celle de Maringes et de Saint-Cyr les vignes.

Oui, vous l’aurez compris, le carrefour pouvait nous diriger vers ses quatre villages. Tout cela de la maison de mamie Chazelles. Souvenez-vous, la bâtisse de pisé se trouvait en bas du village, où l’on pouvait prendre toutes ses directions.

Nous avions prévu de prendre la décision d’aller sur la route de St Martin Lestra..

Nous voilà donc décidés !

La maison de la Pélagie

Sur notre chemin, il y avait sur notre droite, non loin de la maison de Virigneux, une petite route qui descendait vers la maison de la Pélagie.

Souvent, nous nous y rendions. En faites, c’était plus une ruine qu’une maison. Ses murs étaient en piteux état, le pisé s’effaçait rongé par l’absence de ses habitants.

La toiture n’était plus, il restait bien quelques poutres qui avaient réussi l’exploit de tenir le temps. Mais rien ne subsiste aux temps passés.

La nature s’était invitée dans son cœur. Elle avait accepté les ronces et autres orties qui avaient élu domicile en ces lieux.

Mamie nous disait toujours de faire très attention aux vipères qui avaient certainement apprivoisé les murs dominés par les vents et le soleil brûlant des étés passés.

Cela nous était bien égal !

Nous visitions la maison de la Pélagie sans y prêter attention.

La visite terminée, nous reprenions notre chemin, insouciant. Nous y allions de bon cœur, rejoindre notre lieu gardé secrètement de nos parents.

En route pour la cabane

L’itinéraire était un peu long, il nous fallait rejoindre la forêt traversée par la route. Nous y étions. Nos vélos étaient soigneusement cachés à l’abri des regards.

Notre cabane était là, bien au bord d’une petite carrière qui se trouvait au bord de la route. Pour y accéder, rien de plus simple, il nous fallait monter sur les côtés de carrière.

Tout au tour, la jeune forêt était constituée de chênes. Mais aucun d’entre eux n’était assez fort pour nous accueillir. Nous avions cherché, croyez-moi ; si un chêne ou tout autre arbre avaient eu ses qualités, nous aurions élus domicile dedans.

Nous y jouions, parcourant les alentours, découvrant des fourmilières que nous empressions de gratter l’intérieur. Les fourmis irritées attaquaient le morceau de brindille de toutes parts.

La cabane était là, nous avions trouvé l’endroit remarquable, le lieu nous rappelait notre arbre. Le chêne dont on nous avait privés en lui retirant ses branches. On était installé en hauteur, on dominait, comme si nous étions encore dans le chêne.

Tout semblait être là pour nous faciliter la tâche. De jeunes chênes formaient les quatre angles. Il était plus aisé pour nous de trouver quelques branches mortes pour y construire les murs.

La chose paraissait simple et facile, mais la petite forêt de chêne était jeune. Il n’y avait que de jeunes arbres. Pourtant, croyez-moi, nous en avions fait le tour, mais rien ne convenait à notre projet.

« C’est alors, je ne sais plus comment, une idée nous est parvenue. »

Et, si on pouvait se procurer quelques outils, comme une scie, une hache et quelques clous, cela nous serait bien utile, bien plus pratique !

« Rappelez-vous, les outils de papi. »

Des outils

Nous revoilà, enfourcher nos vélos et repartir en direction de la maison de Virigneux. Discrètement, nous observions les adultes.

Nous savions qu’il était interdit de toucher aux outils de notre grand-père.

Ils étaient là, bien à l’abri dans le confiturier de la buanderie, qui bien sûr était fermé à clé. Une clé énorme comme ils en existaient autrefois.

Nous savions tous où papi rangeait cette clé. Elle était simplement posée sur le haut du meuble.

Mais, oui, mais, il nous fallait faire très attention aux adultes qui, comme le lait sur le feu, nous surveillaient.

Mamie avait bien remarqué que quelque chose se préparait, elle était trop observatrice pour qu’on puisse la prendre en défaut.

Je me souviens, nous étions excités, nous rigolions d’avance de la bêtise que nous nous apprêtions de commettre.

Tout était prémédité, chacun d’entre nous avait un rôle. Certains surveillaient papi bien sûr ! Mais il ne fallait pas oublier mamie et notre oncle Dédé et sa femme Monique. Tout était soigneusement planifié !

Notre délit commis, nous courrions vite en direction du pré pour y cacher notre butin. Une hache !

Il me semble bien que Phil ou son frère Fred était chargé du transport. En effet, l’en des deux avait un vélo avec un panier accroché au guidon. La hache, ou plutôt la petite hachette était ainsi, bien cachée sous un vêtement.

À vive allure, nous reprenions, comme des bandits la direction de la cabane.

Très heureux de notre méfait, nous nous activions sur les jeunes chênes.

« Je ne sais plus si c’était la hache qui ne coupait pas, ou si c’était nous,  qui nous nous y prenions pas comme il le fallait. »

Ils nous étaient impossible d’abattre un arbre. À force de persévérance, un jeune arbre tomba. Il fut aussitôt débité en morceaux pour faire les murs. Quelques branches bien feuillues étaient disposées de-ci de-là pour masquer les trous de nos murs.

« Nous étions tous satisfaits ! »

Mamie Chazelles est perspicace

Les jours passaient, nous y étions tous les jours. Cela avait aiguisé l’attention de notre mamie Chazelles ! Elle ne savait pas vraiment ce que à quoi l’on pouvait jouer. Mais, mamie était très perspicace, très futée. L’air de rien, elle posait les bonnes questions à certains d’entre nous ! Et, ce qui devait arriver arriva !

Notre grand-père c’était aperçu que des outils avaient disparu.

Il était comme on dit :

« Un lion en cage ! »

Marmonnant, jurant et disait :

« Il me manque des outils. »

Très vite, une inquisition, l’enquête fut menée ? Il n’a fallu pas longtemps pour deviner qui avait bien pu subtilisé, commettre ces méfaits.

« Les coupables étaient démasqués ! »

Dans mes souvenirs d’enfants, nous avions passé un très mauvais quart d’heure.

Les explications s’enchaînaient :

« Pour quoi faire ? »

« Mais où est donc cette cabane ? »

Nous étions, mes cousins et moi, perdus. Aucune explication ne pouvait satisfaire nos parents.

Mamie, elle seule savait, elle comprenait, c’était notre confidente. Nous aimions nos parents, et nous les aimons toujours.

Mais mamie Chazelles c’était différent.

La visite de nos parents

Plus tard, nos parents se rendirent à la cabane. Ils étaient estomaqués en se rendant sur les lieux du crime.

« Mais ce n’est pas possible ! »

«Vous êtes inconscients ! »

« Allez faire une cabane à cet endroit, vous vous rendez compte ! »

Le sermon semblait ne pas s’arrêter.


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Les vieilles ruines.


Chut-e.fr ! Naturez-moi, il y a très longtemps la maison familiale de Virigneux.

Selon une légende, mais cependant bien présente dans les écrits de nos anciens, l’église aurait été construite avec les restes du château qui autrefois abritait son Seigneur. Aujourd’hui encore, certaines maisons du village sont décorées de quelques vestiges de ce lointain passé.

Étant petite, un tout petit bébé, grand-mère, avait été recueilli chez sa tante Pierrette. Une petite épicerie en contre bas du village.

C’est à cette époque que notre grand-mère apprit, d’une ancienne villageoise de Virigneux, l’existence de l’histoire du « Veau d’Or ».

Mamie était une très jeune fille, elle vivait avec sa tante Pierrette. Étant abandonnée par sa mère biologique, elle fût confiée à la sœur. Mamie avait donc été élevée chez la famille Poncet. Sa tante Pierrette habitait dans le petit village de Virigneux. Un écrin modeste perdu au sein des monts du Lyonnais. Son église de pierres de taille se dressant fièrement sur le sommet de son mont. La petite épicerie rendait bien des services aux villageois que l’on appelait « les Virignères » pour les hommes, quant aux femmes et jeunes filles, ont les nommait « les Viriciaudes ». En patois, les anciens disaient « Vi – i – ni » pour dire Virigneux !

« Mon grand-père prononçait très souvent, on va à Vi-i-ni ».

Le Certificat d’étude de mamie Chazelles

Mamie était une jeune fille très studieuse, elle allait tous les jours à l’école du village. Il lui fallait parcourir que quelques dizaines de mètres pour s’y rendre. L’école était située juste après le café où les anciens venaient échanger. il ne fallait pas, comme certains habitants dans les autres fermes où hameaux, parcourir des heures durant ; les chemins escarpés pour se voir offrir le savoir.

Mais, cette école était celle des jeunes filles ! Et oui, l’époque était ainsi faite ! Il n’était pas question que les filles et garçons puissent échanger, jouer et encore moins, qu’un amour de jeunesse puisse naître au sein de cette vieille institution.

Il y avait bien une école des garçons, il fallait monter tout en haut du village. Elle était là, à côté du monument aux morts de la première guerre mondiale de 1914 – 1918.

L’instruction était sévère dans ces années 1920. Il n’était aucunement question de manquer de respect envers les instituteurs. J’imagine très bien la sévérité des réprimandes et autres punitions, si jamais un écolier avait le moindre écart de langage, ou avait l’idée d’affronter l’autorité des professeurs.

« Je vous laisse méditez ! »

Mamie Chazelles, elle, ne rentrait pas dans cette catégorie. C’était comme je vous l’expliquais, était une enfant sérieuse et appliquée. Lorsque vint la fin de sa période scolaire, elle obtenu son diplôme, son certificat d’études ! Je pense comme beaucoup d’entre nous, qu’à ce siècle, qu’autrefois il était très difficile et qu’il fallait une bonne dose d’instruction pour mériter ce certificat.

La maman adoptive la tante Pierrette

C’est dans cette période que notre grand-mère occupait son temps. Il n’était pas rare qu’elle partageait volontiers ces temps d’études à aider sa maman adoptive Pierrette à la petite épicerie. Mamie adorait les livres, elle n’en était pas privée.

Grâce à tous ses écrits, elle voyageait volontiers de page en page. Lisant encore et encore, elle ne s’évadait nullement de son petit village qu’elle adorait tant.

Non, son esprit, son imagination prenait naissance au plus profond de son âme, laissant son être se découvrir une faculté impressionnante pour l’écriture.

Naissance d’une artiste

Son esprit vagabondait, aidé, soutenu d’une tante, d’une maman compréhensible et ouverte d’esprits pour l’époque. Ainsi épaulée et mise en confiance, mamie Chazelles se construisit, tel un tableau de maître.

Les couleurs de sa jeune vie se mélangeaient. Une pointe de bleu, une pincée de rouge, quelques lignes blanches venaient renforcer la profondeur du trait ; comme pour mieux dessiner les ombres noires du commencement. Les coups de pinceau, de spatule, laissaient entrevoir l’esquisse, une œuvre grandiose.

« Notre Mamie Chazelles, Saphir »

Nous sommes peut-être au tout début de son adolescence. Mamie chuchotait en lisant ses poèmes. Elle esquivait quelques vers, j’imagine son crayon hésitant, glisser dans ses pensées. Les mots ressortis, surgissant des livres autrefois parcourus dans les lignes et les paragraphes surlignés.

Était-ce le premier poème ? La première pensée d’une poésie rêvée ?

RÊVE

Auteure Marie-Antoinette VENET

Un homme ….

D’abord il faut dire un homme très beau.

Il faut que l’esprit soit convaincu que cet homme est beau

Et merveilleux.

Il est surnaturel.

Un homme de rêve.

Une taille fantastique

Un hercule sans bosse ni creux,

Aux lignes puissantes et harmonieuses,

Accomplissant l’effort sans durcissement.

Le véritable hercule.

Le visage souriant, mais dont le sourire

Serait un état naturel.

Des épaules larges, anormalement larges

Débordant de chaque côté de sa tête comme des marches

Immenses

Puis le corps se rétrécissant vers la taille.

Les hanches à peine rebondissantes

Pleine de puissance paisible

L’homme était nu-pieds

Et marchait en longues foulées tranquilles.

Il n’était nullement question d’élégance,

Il était beau et puissant démesurément.

Ses jambes étaient courtes,

Ce qui augmentait encore l’impression de force surhumaine.

Sa peau était brune,

Mieux encore, cuivrée sombre ….

Et cependant, ce corps puissant en marche

Était radieux comme le soleil.

Cette chair ne semblait pas être parcourue par du sang

Mais par du bronze liquide.

Il semblait un bronze de Rodin

En marche

Mais plus clair de lumière

Plus stylisé de forme.

Sa peau brune semblait une cuirasse

Souple et sensible, mais invincible.

L’homme revenait d’un stade d’équitation,

Mais de quel stade revenait-il ?….

Oh ! Que j’aurais voulu le voir ce stade, fais pour un tel homme ?

« Staddor » ?

Il revenait couvert de sueur.

L’eau coulait sur tout son corps.

Les gouttelettes amères

Perlaient sur toute la surface brune

Et l’embellissait encore.

Cette sueur lui donnait quelque chose d’humain

Qui ne le diminuait pas….

Pourtant,

Lui, marchait….

Son cheval épuisé … « revenait » à l’écurie

Suspendu à un câble aérien

Par les quatre pattes ….

Marie-Antoinette VENET

1928

Que dire de plus … l’essence est sublime.

D’après la date de cet écrit, mamie avait 24 ans. Sa première poésie ? Peut-être. Ses premières pensées, ses premières envolées littéraires ? Certainement pas, je n’y crois pas un seul instant.

….


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Les brebis “belines”.


Chut-e.fr ! Naturez-moi et les belines dans le pré de la maison familiale de Virigneux.

Des brebis ont élu domicile dans le pré de la maison de Virigneux.

Oui, deux belles brebis, une mère et son petit agneau. Je ne me rappelle plus exactement comment ses brebis sont arrivées. La seule chose dont je me souvienne, papi Louis avait pris une décision, louer le pré à un monsieur.

La vieille faux

L’herbe grasse était abondante, j’ai quelques souvenirs, je revois mon papa et mes oncles faucher le pré comme autrefois.

Mon grand-père avait ressorti la vieille faux qui était accrochée dans la buanderie, bien au fond, et bien sûr en hauteur.

Il n’aurait pas fallu que l’un de nous pouvions l’attraper. C’était un outil très dangereux.

La faux était d’un autre âge, vous pensez bien. Sa lame n’avait pas servi depuis très longtemps.

Quelques « flash » me reviennent en mémoire. Je distingue très bien mon grand-père affûter la lame de la faux avec une pierre. Cette pierre de couleur grise, était tout en longueur, usée tant elle avait servi par nos aïeux.

Où, s’agissait-il de la pierre, avec laquelle, il affûtait son petit couteau. Mon grand-père avait un couteau ; son couteau, sa lame était si aiguisée qu’il ne restait qu’une moitié de son acier.

En faite, cette faux était magnifique. Un vieil outil, tout en bois, poli part l’usure du temps passé à couper, faucher les prés.

Il faut bien penser qu’à l’époque, les moissonneuses-batteuses n’existaient tout simplement pas. Tout se faisait à la main. Les villageois se regroupaient, passant de ferme en ferme pour faire les moissons.

Imaginez alors, l’outil passant de main en main tant le fauchage était pénible sous le soleil d’août.

Sa lame, légèrement galbée et recourbée, pointait en avant pour faciliter la difficile tâche de nos anciens. Cette dernière, une fois nettoyée et parfaitement affûtée, rendait encore une fois le service.

Couper l’herbe du pré de Papi.

Mes oncles et mon papa s’exécutaient, non sans rien dire. Les premières fois, cela était un jeu. Ressortir la vieille faux était pour eux un événement. Mais très vite, cela commençait à très vite les agacer. 

Pourquoi des moutons

La décision, l’idée d’y mettre des moutons, il me semble, est venue. Pourquoi s’embêter à faucher, quand une brebis pourrait faire le travail à notre place. C’est ainsi qu’une brebis et son petit est arrivé au pré.

Un éleveur, ou un paysan des environs amenèrent les bêtes. Aujourd’hui, il semble bien que papi connaissait une personne qu’il avait rencontrée au bar PMU de Chazelles sur Lyon.

Avant que les belines prennent possession des lieux, il fallait les parquer. Trouver les piquets et autres fils de barbelés. Était-ce le paysan qui avait fourni les matériaux ?

La chose ainsi faite, les brebis étaient là ! À paître durant nos vacances d’été.

Pour nous les petits, c’était un ravissement. Une maman brebis et son petit. Nous leur donnions du pain sec qu’il restait de nos repas. Rien ne devrait se perdre. L’occasion était trop belle, je nous revois, mes cousins et cousines, donner à manger au mouton. Au début, il faut bien avouer que nous en avions un peu peur.

Mon oncle Jeannot venait souvent avec moi, il me disait :

« Tu viens, on va donner aux belines. »

Jeannot me prenait par la main. Moi, j’avais, bien sûr, un gros morceau de pain qui était destiné aux belines.

« Je vous le jure, j’en ai un souvenir très précis. »

Très vite, les brebis grossissaient. Leur enclos devenait trop petit, il fallait bien plus d’herbes fraîches pour les nourrir.

Des discussions, parfois houleuses avec mon grand-père, avait lieu. Il fallait trouver un moyen pour que les belines mangent plus ! Mon grand-père avait déjà pris sa décision ! Il était une personne très têtue.

Comment ça, ouvrir aux brebis l’entièreté du pré ? Il va y avoir des petites crottes de partout, comment va-t-on faire avec nos caravanes ? disaient les locataires des caravanes.

Mais papi ne voulait rien savoir, le pré allait être ouvert aux belines. Les piquets et barbelés furent retirés.

« Les brebis étaient à présent parmi nous ! »

Nous, les enfants, on était très heureux de les voir paître au milieu des caravanes. Bien au contraire, c’était génial !

Des petites crottes

Nos parents, eux, faisaient avec, ils prenaient soin de ne pas marcher dans les crottes. D’autant plus qu’ils étaient très souvent pieds nu, un peu comme l’auraient fait les manouches.

Tous les matins, ils étaient réveillés aux aurores. Les brebis venaient se débourrer en se frottant sur les caravanes. Cela avait le don d’énerver mes parents et mes oncles.

« Les garces, elles nous ont réveillés de bonne heure. »

Nous et mamie, nous en rigolions. Les belines faisaient partie de la famille, de notre quotidien. Elles étaient curieuses, dès que l’un d’entre nous approchait, elles venaient à notre rencontre. Il faut dire qu’elles étaient très bien nourries grâce au « quignon » de pain que nous nous chargions de leur apporter.

De temps à autre, elles se dressaient sur les pattes arrière pour se régaler des branches des cerisiers. Elles étaient très friandes des feuilles, si bien, que de-ci de-là, les branches qui se trouvaient à leurs portées en étaient dépourvues.

Un grand malheur

Puis, un grand malheur arriva !

Les Belines s’étaient finies.

Et oui, il était temps de dire au revoir à nos amis les brebis.

Comment cela s’est-il organisé ? J’ai de très vagues souvenirs de cette période de mon enfance. Je pense que je devais n’avoir même pas cinq ans.

Quelques images me reviennent de temps à autre. Mais, comment mon grand-père avait pris cette décision, je ne peux quand faire appel à mon subconscient.

Oui, souvenez-vous, des dizaines de discussions avaient souvent lieu concernant ses petites bêtes à quatre pattes. Les crottes, leurs façons malicieuses de se frotter aux caravanes et je passe !

Peut-être, j’émets une possible hypothèse …

À force de dispute, entre mes oncles et mes parents avec grand-père, ce dernier aurait-il pris la délibération individuelle, ou bien encore collective,  de mettre fin à ce partenariat animal.

Je pense que les choses se sont ainsi passées.

Je vois très bien mon grand-père s’emporter, et radicalement,  poser sur la table des négociations afin de contacter le propriétaire des belines.

Trouver un téléphone

La grande maison familiale de Virigneux ne disposant pas de téléphone. Vous vous doutez bien, qu’à cette époque, pas de smartphone où tout autre gadget de ce genre n’existait.

Il y avait bien, juste à côté de la croix de mission, une cabine téléphonique. Fonctionnait-elle ? Peut-être, mais en réfléchissant un instant, je ne pense pas.

Je revois également, un téléphone de couleur noire chez madame Mat’lin.

Il était là, accroché sous l’escalier de bois qui menait aux étages supérieurs de l’épicerie.


Chut-e.fr ! Naturez-moi et maman devant la bascule de Virigneux, à gauche l’épicerie de la mère Matelin.

Madame Mat’lin, une personne formidable, d’une gentillesse incroyable. Elle était propriétaire de la petite épicerie, juste en face de la maison familiale de Virigneux.

Mais, je ne vois pas mon grand-père, demander une quelconque autorisation pour passer un appel téléphonique.

Pourquoi me diriez-vous ?

« Tout simplement, mon grand-père avait en horreur les téléphones ».

De plus, le propriétaire des brebis avait-il une ligne de téléphonique, encore moins sûr ? Mystère !

Il fallait donc que papi voie cette personne directement, en face à face.

Le marché de Chazelles sur Lyon

Les vendredis étaient les jours de marché à Chazelles sur Lyon. À vrai dire, cela l’est également aujourd’hui.

Lorsque les quartiers d’été étaient pris à Virigneux, mon oncle Dédé et Monique, accompagnés de Mamie Saphir s’y rendaient très souvent, pour y faire les courses. Ils achetaient le nécessaire pour tenir la semaine.

Le marché de Chazelles se tenait sur la place Poterne. Une place en plein centre de la ville. Tout autour, des bistrots où se retrouvaient les curieux de passage, et les villageois qui, bien sûr, faisaient leurs achats.

Le marché était, après celui de Montbrison, l’un des plus importants de la région.

Il ne manquait pas grand-chose pour trouver son bonheur.

Les légumes vendus par les maraîchers, des bouchers-charcutiers, et bien sûr des vendeurs de vêtements en tout genre.

Il ne faut pas l’oublier, un vendeur de casquettes et de chapeaux ; Chazelles sur Lyon oblige, la capitale mondiale de la Chapellerie. Était aussi présent, quelques camelots offrant des « babiolleries ».

Mon grand-père avait quant à lui pris rendez-vous avec ledit propriétaire des brebis.

Comme vous pouvez l’imaginer, la rencontre eu lieu au PMU, à l’angle de la place Poterne.

L’occasion de revoir et discuter avec la famille, les amis et de rencontrer le propriétaire était le lieu idéal.

Je pense que cette affaire a été décidée ainsi. Autour d’un verre de vin,  dans le brouhaha du café,  tant l’affluence des jours de marché était importante.

Cependant, on ne savait pas, moi et mes cousins, lors de ces « négociations » ; il serait pris la décision de donner l’agneau à mon grand-père.

Qu’allait-il faire de l’agneau !

Nous les petits, on ne savait rien de ce qui était en train de se préparer.

Tout s’anime

Puis, un jour, les adultes commençaient à s’animer. S’animer n’étant pas tout à fait le terme exact.

Il régnait une atmosphère étrange.

Même Mamie Chazelles était bizarre. Mes oncles, et, plus particulièrement Paul, faisaient d’étranges blagues à Mamie. Il faut bien avouer que mon oncle aimait beaucoup taquiner sa maman.

Comme il disait, la mère regarde !

Mes cousins et moi étions mis de côté. Mamie, elle, comment dire, elle était dans tous ces états. Jamais je n’avais vu ma grand-mère inquiète de la sorte.

Mamie nous disait sens cesse de rester auprès d’elle, qu’il ne fallait surtout pas aller vers la petite porte qui donnait sur la cour intérieure ; la porte de derrière, comme le disait souvent Papi.

Mais qu’est-ce qui pouvait bien se passer dans la cour ?

Je me revois en train d’essayer de me faufiler vers ladite porte. Mais, Mamie veillait, elle nous surveillait ; comme du lait brûlant sur le feu !

Néanmoins, nous étions tellement nombreux à surveiller, qu’il ne lui était impossible de tous nous canaliser. De plus, nous, les petits, nous étions tellement polissons ; que nous avions fini par voir, ce qui se passait dans cette fameuse cour.

Il faut dire qu’il régnait un sacré capharnaüm ! Les brebis bêlaient si fort que même le curé devrait les entendre de son église.

Mes oncles et papi s’affairaient dans tous les sens. Étant tout petit, je ne me souviens plus clairement qui, bêlait le plus fort !

« Les adultes, ou les belines ! »

Je revois mon oncle Paul et mon papa dire à Mamie :

« La mère, regarde comme on va se régaler ! »

Mon grand-père, était dans tous ces états voyant mamie qui se mettait en colère, devant les petites moqueries de ses enfants.

Il disait :

« Quoi, comment ça ! « Oubapalaza » en patois Chazellois. Ce n’est pas rien possible ! »

Mamie ne se laissait pas compter, elle lui répliquait :

« Vous n’êtes pas gentils, qu’est-ce qu’elles vous ont fait les belines ? »

« Ce n’est pas Dieu possible, vous n’allez pas faire ça, ces p’tite bêtes … ho mon Dieu ! »

Abattre les belines

Aujourd’hui en vous écrivant ces quelques lignes, je me rends compte que mamie était vraiment très en colère. Je crois que jamais je ne l’avais vu de la sorte.

Souvenez-vous, nous étions des petits enfants. Je vois très distinctement Fred verser des larmes. Oui, Fred était triste comme nous tous. Mais les larmes versées étaient plus de la colère.

Fred disait aux adultes :

« Vous êtes tous des salaups. »

Là, il ne me fallut pas longtemps pour comprendre. Les adultes allaient abattre les belines. Enfin, je croyais que les deux brebis allaient être tuées.

En faite, encore aujourd’hui, je n’ai pas la réponse à cette question. Toujours, est-il, qu’une beline allait être tuée.

Comme je vous l’avais déjà expliqué, les brebis bêlaient très violemment.

Nous, les petits étions dans la cuisine, sous la protection de mamie Chazelles.

Puis, en un seul instant, plus un bruit. Plus de bêlements, un silence, si je puis dire, de mort.

Mes oncles, mon père et grand-père, avaient mis fin aux jours de la beline.

Oui, ils avaient réussi, tant bien que mal, à l’attraper.

Je revois très bien, la brebis pendue par ses pâtes arrière accroché au cerisier. Elle avait été écorchée, dépouillée de sa peau. Elle était là, accrochée aux branches du cerisier.


cousine Dédé Histoire Mamie Chazelles Mamie Saphir Manouches Marie-Antoinette oncles Photographies Poésie R.Venet Souvenirs venet Virigneux

Le Méchoui.

J'en fais appel à vous ma famille. Mes cousins et cousines, mes oncles et tantes auriez-vous des photos, très anciennes photographies de cette journée. 
Le Méchoui où d'autres que vous souhaiteriez partager. 
Merci pour vos réponses. 

Chut-e.fr ! Naturez-moi Papi Louis ou Mon papa ?

Les journées s’enchaînent sans aucunement se ressembler. L’ennui n’était tout simplement pas possible.

Cependant, il faut bien avouer que l’épisode de l’abattage des belines, avait été une épreuve pour certains d’entre nous.

Mais, l’histoire était désormais derrière nous. Et, comme le disait mamie Chazelles :

« C’est de l’histoire ancienne ».

Oui, de l’histoire ancienne, il était temps à présent, de s’activer aux préparatifs du méchoui.

La brebis étant tuée, il fallait bien s’y faire à l’idée, passer à autre chose. Mais, mamie était tout de même très contrariée.

Dans mes souvenirs, elle disait :

« Il n’est pas question de manger quoique ce soit, et surtout pas de cette pauvre petite bête ! »

Pour ma part, je n’ai pas trop de souvenirs, d’une quelconque appréhension concernant la brebis !

Les morceaux, des fragments d’images me reviennent.

Les braises

C’est un peu comme un puzzle, des fragments viennent s’ajuster et d’autres pièces me manquent pour parachever le tableau.

« Bien enfouis au plus profond de mes souvenirs d’enfant, l’image finale, l’esquive d’un tableau familial magnifique, magique. »

Je distingue très bien la braise incandescente s’illuminer de vert, de bleu sous une dominante rouge vif animer le barbecue. Les flammes dansaient des milles couleurs.

Comment mes oncles, mon papa avaient allumé le bois, d’où provenait-il ? Autant de mystère, qui peut-être un jour sera révélé !

Mais, sous l’appentis qui se trouvait dans la petite cour intérieure de la maison ; je distingue, je revois mon grand-père Louis, fendre du bois avec une hache.

« Était-ce ce bois là ? »

Comme l’aurai dit mamie Chazelles :

« Mystère ! »

Toutefois, un monsieur était là, il s’affairait autour de la dépouille du mouton. Je distingue une table, et quelques ustensiles, ces derniers malheureusement, ne sortent pas du brouillard de mes souvenirs.

La bête était prête à être installée sur le « bûcher ». Tout cet ensemble était proche du barbecue fumant. Un monsieur enduisait la beline d’huile aromatisée par ces soins. Une recette secrète, une recette qui tenait de sa lointaine famille.

« Bien des années plus tard, on m’a appris le nom de ce monsieur. Il s’agissait de M. Mansour »

Monsieur Mansour était un très bon compagnon de mon oncle Jeannot. Oui, ils avaient l’habitude de se voir au « Clos Courage », une amicale, où les boulistes de Chazelles et des environs aimait se retrouver.

Les invités et le chapiteau

D’autres invités étaient présents ce jour-là. Les amis de mes oncles. Pour en citer quelques uns, la famille « Patchek, Gaulin et il me semble Martin … ».

Tous ce petit monde de joyeux luron s’affairait à la mise en place d’une journée incroyable.

Mon papa et ses frères avaient tout prévu, même si je puis dire, l’impensable.

En effet, nous devions être en plein mois d’août. Les orages étaient tout à fait prévisibles à cette époque de l’année. Alors, d’innombrables bras s’activèrent à créer un énorme abri.

Un chapiteau, fait de bric et de broc était alors inventé.

« Je vais essayer de vous peindre le tableau de mes souvenirs d’enfants. »

Tous mes oncles, à l’exception de quelques uns, travaillaient à la verrerie de Veauche. À cette époque, il était toléré que les ouvriers puissent bénéficier de quelques avantages en nature.

« Et oui, cela était une autre époque. »

Mes oncles, et je pense plus particulièrement à mon oncle Jeannot, avait récupéré de la bâche plastique. Cette bâche était destinée à la finition, « si je puis je dire » de l’emballage.

La housse de plastique, la bâche, était posée, enfilé à la façon d’un bonnet sur la palette de bouteilles. Puis, sous l’effet d’une source de chaleur, cette dernière se rétractant, permettait une bonne protection contre les salissures.

« Et bien voilà, vous serez tout ! »

Mais, revenons à nos moutons ! Oups, au barbecue !


Chut-e.fr ! Naturez-moi. Un méchoui chez tonton Paul. “Paulus”

C’est ainsi, que mes oncles aidé de leurs amis, avaient construit l’architecture du chapiteau de Bohême. Bien sûr, quelques piquets de toile de tente et autres cordages, parfaitement étudiés, permettait à cette ensemble de résister à une tempête.

Des tables furent posées dans l’alignement du chapiteau. Puis, vinrent les bancs et quelques chaises.

Une question me turlupine ?

« Où avaient-ils trouvés tout ce mobilier ? »

Monsieur Flachard, il faut absolument que cet épisode vous soit raconté.

Cet homme était le maréchal Ferrand du village de Virigneux. Bien sûr, comme tout bon forgeron, il avait son atelier au sein même du village.

Son habitation se trouvait juste au dessus de son atelier. Je revois très bien son enclume massive, au beau milieu et ses outils posés sur une énorme souche de bois. Quelques pinces, tenailles, marteaux et sans oublier les pointes et des fers à cheval étaient dispersés sur l’établi.

Sa forge était sur le côté son atelier et le tout était ouvert sur la route.

Juste en contrebas, ce trouvait le jeu de boule et, juste un peu plus haut, l’épicerie de « la mère Matelin » ; ou mamie allait très souvent acheter des biscuits pour nos goûter.

Je revois mamie Chazelles traversant le carrefour qui séparait la maison familiale de l’épicerie de madame Mat’lin, son tablier faisant office de panier. En effet, mamie mettait ses quelques courses dedans.

J’imagine que monsieur Flachard ne faisait pas que ferrer des sabots. Il devait aussi faire quelques réparations sur des engins agricoles.

Un char énorme était devant son atelier. Il était là, posé sur ses bras.

Comment cette anecdote, cette histoire débuta. Encore une fois, c’est un mystère !

Je pense que tout part d’un pari, une partie de discussion entre amis. Puis se faisant, dans l’ambiance bien arrosé de quelques verres de vin, une invitation à une partie de rigolades.

L’idée était, où je devais dire, le pari était d’installer quelques personnes bien assis dans le char à bras. De monter au village et de revenir à destination, c’est-à-dire chez le maréchal Ferrand. Il va s’en dire, que les bœufs étaient remplacé par mes oncles.

Je me revois très bien. Mes oncles et plus particulièrement, mon papa tirant le char énorme jusqu’en au du village. Pas si sûre, avaient-ils juste fait le tour de la bascule ? Aujourd’hui, j’en suis certain, ils avaient tous, un peu trop forcé sur le vin.

Mais, jetons vite un coup d’œil à la cuisson de l’agneau !

La suite bientôt …


cousine Dédé Histoire Mamie Chazelles Mamie Saphir Manouches Marie-Antoinette oncles Photographies Poésie R.Venet Souvenirs venet Virigneux

Papi Louis nous aime.

Les histoires de Mamie Chazelles.


Papi Jean-Louis Venet et son horloge de la maison familiale de Virigneux.

Tout au long de ses nombreuses années tout était rythmé de balades, de découvertes des alentours de notre petit village de Virigneux.

Un après-midi, mes cousins et moi avions pris la route qui mène à Maringes. Non loin de la maison familiale. À vrai dire, juste après le pré de la maison, il existait, et il doit l’être encore aujourd’hui, un petit chemin caillouteux qui descendait vers la rivière « Toranche ».

Cette rivière serpentant en contrebas, au pied de Virigneux. Je ne me souviens plus exactement l’idée que nous avions en tête ce jour-là. Mais, nous étions bien sûr très décidé à nous y rendre.

Peut-être que avions imaginé trouver un arbre. Bien sûr un chêne suffisamment fort pour que tous ensemble, Phil, Fred, Babas Fan et moi, puissions y grimper dedans !

Nous voilà donc sur ce petit chemin. Il était très escarpé et caillouteux comme je vous le disais.

De part et autre de ce chemin, des prés, tous très soigneusement clôturés de fils de barbelés. Des bosquets d’aubépines et de noisetiers venait joliment décorer notre balade.

Nous étions tous très motivés, nos pas agiles de notre jeunesse ne se souciait aucunement des cailloux qui auraient pu nous causer quelques entorses !

Comme vous pouvez vous en douter, des discussions rythmaient nos pas et de discussion en discussion, nos regards se sont tous dirigé en direction d’un pré juste au dessus de l’endroit où nous nous trouvions. L’un d’entre nous avait déjà passé sous les fils de barbelés pour rejoindre la prairie.

Comme vous le savez, nous étions tous très gourmands. L’un de nous avait repéré des pommiers qui étaient harmonieusement répartis sur le haut, mais également sur le bas du pré. Ils étaient là, tous parfaitement alignés. La terre où nous nous trouvions était immense et était en pente.

Merci à Jean-Paul Ravachol de m'avoir indiqué une faute de frappe. J'en profite pour vous partager un lien vers ses œuvres. 

Il n’aura pas fallu longtemps pour que nous prenions possession des lieux. Nous nous activions à trouver des pommes suffisamment à notre goût pour pouvoir nous régaler.

Malheureusement pour nous, aucuns des fruits qui se trouvaient à terre n’étaient comestibles. Les pommes étaient toutes véreuses ! Les plus belles, quant à elles étaient bien trop hautes, pour que nous puissions les saisir.

Il ne nous restait que celles tombées au sol ! Ils y en avaient des centaines, toutes plus pourries les unes des autres.

« Nous étions tous dépité ! »

Nos esprits d’enfants, je dois bien l’avouer, turbulents …  et nous étions tous des garnements comme l’était nos pères !

Une idée venait de germer, et si on faisait une bataille avec toutes ces pommes pourries !

Nous étions tous tombés d’accord sur cette bataille improvisée. De groupes se sont rapidement formé. L’un était en haut du pré, et l’autre pris position sur le bas. Les munitions ne risquaient pas de se tarir tant ils y avaient de pommes !

C’est ainsi que débuta autre bataille de pommes pourries !

Nous rigolions à pleins poumons, la bataille est épique, digne de la grande bataille de Waterloo !

« Je n’irai pas jusqu’à dire que nous étions le 18 juin, mais c’était géant ! »

Nous étions là criant en évoquant chacun à notre tour les l’uns et les autres. Nos escouades bruyantes avaient réveillés le propriétaire qui habitait juste en contrebas. Sa maison se trouvait à quelques mètres de la Toranche.

« Nous étions découvert. »

Un homme, visiblement très furieux nous criait de sa maison. On ne comprenait pas tout ce qu’il disait, mais, croyez-moi il était très en colère.

À ce moment là, on s’est tous regardé très interloqué ! Puis, ce même homme courut vers sa voiture en tenant dans ses mains un fusil.

Autant vous dire que nous nous sommes vite employés à passer sous les fils de barbelés qui clôturait le pré, pour déguerpir à toute vitesse.

Les cailloux sous nos pieds glissaient, nous trébuchions à plusieurs reprises tant nous avions peur de cet homme devenu complètement fou.

À la maison de Virigneux, les adultes avaient entendu les cris de cet homme. Tous se demandait ce qu’il se passait. La maison familiale surplombant les lieux où nous nous trouvions, l’un des adultes avait vu toute la scène.

« Je pense à mamie Chazelles. »

Mon grand-père Louis avait été prévenu de l’affaire. Il était là !

Nous, nous étions à présent arrivé sur la route principale. Nous avions réussi à rejoindre la route goudronnée de Maringes. Mais, l’homme au volant de sa voiture montait à toute vitesse. Les pneus de sa voiture laissait derrière lui une épaisse poussière,  tant il montait vite le chemin caillouteux.

L’homme laissa sa voiture en haut du chemin et descendant de son véhicule, continuait désormais sa traque, son fusil dans ses mains.

Rien ne semblait l’arrêter !

Nous, nous étions presque arrivés à la hauteur du pré de la maison familiale de Virigneux.

« Notre grand-père était là ! »

Il attendait l’homme qui avait son fusil en main. Notre grand-père était furieux après cet homme.

L’homme tenait tête à mon grand-père. Mais mon grand-père Louis ne s’en laissa pas compter, il lui répondis,

« À vrai dire j’étais bien trop jeune pour me souvenir des paroles prononcées, mais une chose est certaine, Papi était très remonté. Il avait le point levé dans la direction de cet homme dont je tairai le nom. »

Plus aucun doute, Papi nous aime plus que tout !

Quant à cet homme, il fit demi tour sans demander son reste.

Papi

“Grand-père ! Merci …”

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Larmes à l’œil de Papi

Les histoires de Mamie Chazelles.


Papi Louis, mon papa

Papi, je ne peux te différencier de ton épouse. Oui Papi, je ne peux pas penser à toi, sans entrevoir le souvenir et deviner le regard tendre de Mamie Chazelles.

Je le savais depuis longtemps, tu nous aimait, nous tes petits enfants. Tu étais silencieux et parfois bruyant. Un paradoxe pourtant nécessaire. Ta vie n’a pas été bercée par de doux rêves. La réalité de cette époque de ta vie était trop importante pour s’en écarter.

1914 – 1918 puis 1939 – 1945, Comment ne pas avoir de carapace suffisamment épaisses pour s’armer et ainsi affronter, une vie totalement bouleversée par tant de souffrances que les deux guerres mondiales avaient causé.

Pourtant, je garde un souvenir tendre de ta présence lorsque j’étais un petit enfant. Je reste persuadé que la présence de mamie, l’amour dont je ne sais rien, t’a adouci.

Comment as-tu rencontré mamie ? Comment as-tu aimé mamie ?

Comment avez-vous parcourus tout ce chemin ?

Tant de questions qui aujourd’hui m’interpelle.

J’essaie de remonter le temps de mes souvenirs. Certains restent profondément enfouis dans les méandres des traces que tu nous a laissé. J’essaie de me souvenir, remonter le temps … de retirer le voile de ma mémoire d’enfant.

Aussi loin que je m’en souvienne, une image revient sans cesse. Rien ne pourra être aussi fort, pour me retirer cette image. Certes, ce souvenir n’est pas le plus vieux que j’ai en mémoire. Mais, elle est la plus belle !

À cette époque, j’étais apprentis cuisinier. J’avais tout juste l’âge d’avoir une mobylette. Mes parents m’en avaient offert une. C’était une KW une motobécane. Lors des grandes vacances, nous étions à Virigneux. Moi, je passais mes week-ends, enfin, les dimanches après-midi et les lundis dans la maison familiale de mamie Chazelles.


le pré de la maison familiale de Virigneux

Lorsque ce moment de repos était écoulé, je devais me rendre chez mon maître apprentissage. Monsieur Cherbouquet était cet homme. Il était, avec sa femme propriétaire du « Lion d’or » à Montbrison.

Donc, les mardis matins, j’enjambais ma KW pour me rendre à Montbrison.

Il faut que je vous l’explique que monsieur Cherbouquet était un excellent Chef de cuisine, mais comme on dit, et pour être poli, était un maître d’apprentissage sans compromis. Il était d’une dureté redoutable. Mais, comme je vous le disais, un très bon Chef qui m’a inculqué cette notion, ce qu’est le travail.

Un dimanche après-midi, j’étais de retour sur Virigneux. J’avais fini ma semaine de travail. La semaine, comme bien souvent, était très dure. Les journées étaient très longues, levé le matin très tôt, vers les 7 heures, pour finir après le service de midi à 15 heures. En attendant le service du soir, nous en profitions (les apprentis) pour prendre l’air de la ville. Le retour était finalement vite là. À 16 heures 30, il me fallait répondre à l’appel pour préparer la mise en place du service du soir qui très souvent s’éternisait vers les 22 heures. Comme je vous le disais, des journées très longues et intense.

Comme tout apprentis, j’avais un cahier de correspondance qui venait faire le lien avec, non seulement avec mon école, mais aussi avec mes parents. Je ne pourrais pas vous dire exactement ce qu’il s’était passé, mais j’avais eu une appréciation négative concernant mon travail.

J’étais donc remonté sur Virigneux avec mon fameux carnet de correspondance à faire signer par mes parents, et mon école.

Dès mon arrivé, j’avais donc trouvé un peu de courage et présenté mon carnet de correspondance à mes parents. Bien sûr, il fallu que je donne plus d’informations concernant cette mauvaise appréciation. Mes parents en avait touché un mot à ma grand-mère pour avoir un avis avisé. Je pense que mon papa voulait une confirmation que cette appréciation n’était pas fondée.

Des discussions sur ce point eu lieu et mon grand-père Louis était là et écoutait …

Dans mes souvenirs, mon papi, ne donnait très peu de fois son point de vue. Mais, ce jour-là, il s’exprimait et disait son dégoût au vu des faits.

Ce jour-là, je vis mon papi verser une larme de tristesse mélanger de colère, envers les méthodes brutales de mon maître apprentissage.

Je n'en ai pas fini de vous parler de mon grand-père Louis. D'autres anecdotes viendront nourrir nos souvenirs. 
Vous aussi, mes oncles, mes tantes et cousines et cousins pouvez participer à m'aider dans cette guette. 

N'hésitez pas à me contacter pour vos conseils, commentaires où bien encore vos partages de photographies. 

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Je m'appelle Richard VENET. Je représente Marie Antoinette Venet, ma grand-mère que nous appelions Mamie Chazelles ou bien encore mamie Saphir. Elle est née le 4 avril 1912 à Écully dans le Rhône (69), sous le nom de Safrany. C'est sa tante Pierrette Poncet qui l'éleva dans le village de Virigneux dans la Loire (42).

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