Chazelles,  Histoires,  Mot à Maux,  R.Venet

Mon trip à moi

Le chêne, notre château
Un chêne, promis, je vous remettrais le Cerf !

En guise de parasol, un énorme chêne était là. Il était majestueux, ses branches épaisses et solides lançant vers moi une invitation, que je ne pouvais pas décliné.

“Cela vous rappelle des souvenirs.”

Je m’avançais presque à tâton, je prenais garde de ne faire aucuns faux pas. Me voyant avancer péniblement, spontanément les faons se mirent sur leurs quatre pattes, et galopaient droit sur moi. Mon cœur battait si fort, je l’entends encore.

“Non, je n’avais pas du tout peur de ses petits faons.”

Tous étaient autour de moi, j’étais tellement heureux de voir leur bonheur, leur insouciance …

Une des faonnes me fit comprendre de rejoindre le reste de cette famille. Alors, entouré d’une incroyable danse, la joie accompagnait mes pas pour enfin retrouver mes nouveaux amis.

Le Cerf était parfaitement installé, il était d’une sérénité déconcertante. Une atmosphère mystique régnait en ses lieux. Les biches semblaient être venues d’ailleurs, comme l’aurai fait des Déesses. Elle étaient magnifiques. Il m’était impossible de les distinguer des unes des autres tant elles se ressemblaient.

Le Cerf observait sans rien laisser paraître, aucun jugement de valeur ne ce dégageait de son âme. Puis, devant mon silence, il me dit :

“Alors Richard, comment vas-tu ?”

J’étais estomaqué, depuis tout ce temps, ce n’était pas le fruit de mon imagination. Ce Cerf était bien doté du langage. Croyez bien que j’y avais bien pensé, comment cela était-il possible.

“Je ne peux que vous souhaiter d’avoir la chance, le bonheur de faire une recontre comme celle ci.”

“Mon moi est ravi, il applaudit !”

Je lui répondis que les journées n’étaient pas toujours très simples. Je lui expliquait mes doutes, mes douleurs. Il était très attentif, il m’écoutais sans un mot.

Vous pourriez penser que les biches étaient entre elles à discuter de choses et d’autres sans prêter attention à moi. Et bien non, elles aussi, étaient dotées de ce don d’écoute.

C’était incroyable, pour la première fois de ma vie, on m’écoutais. Je n’en revenais pas.

“Ne soyez pas jaloux, et oui, des animaux m’écoutaient.”

Les blaireaux.

Je me risquais, me découvrait un peu plus au fur et à mesure du temps passé avec la harde. Chacuns écoutaient les siens sans crainte et dans un respect incroyable.

Au fil de nos échanges, nous primes la décision de marcher un peu. Quelques nuages s’invitaient, nous offrant un peu de fraîcheur pour notre petite balade.

Nous avons alors suivi le lit de la rivière. De temps en temps, il nous fallait tout de même avoir un regard sur les petits qui ; tout au long de notre escapade, jouaient passant d’une rive à l’autre, en profitant pour se rafraîchir.

“Complètement flinguer ! Va te faire soigner pauvre débile !”

Nous étions tranquille, sans aucune âmes qui vivent venaient perturbé notre bien-être.

Puis, au détour d’un petit monticule de pierres, une famille de blaireau nous interpella.

“Non mais, ça ne va pas, de faire la discussion avec ce con, dit le plus intelligent d’entre eux.”

Ces blaireaux étaient très hargneux, des blaireaux quoi ! En faite, il s’agissait de véritables êtres humains qui s’étaient camouflés, pour se faire passer pour “des Animaux”. Je pense pouvoir vous affirmer que les femelles étaient particulièrement dotées d’une méchanceté impressionnante.

Devant de tels agissements, la brutalité des mots employés, le Cerf et sa harde était malgrés tout indifférents. Mais, le Cerf ne s’en laissa pas compter.

Soudainement, je vis la fourrure de mon ami se métamorphoser, sa robe changea en un instant de couleurs. Les teintes qui étaient harmonie et douceur devirent tout autres.

“N’importe quoi ! Me dit mon moi.”

Sa tête était désormais rouge intense, ses bois vert fluorescent, son collier argenté presque brillant, le reste de son corps lui, était bleu profond.

Les blaireaux, je ne sais pas comment, comprirent qu’ils leurs fallait vite mettre fin à de tels agissements.

Oui, ils avaient compris. À vrai dire, je n’ai aucune idée de ce qui aurait pu se passer, si ces êtres malfaisants avaient continué d’être aussi abruti !

“Alors, on fait moins les malins ! Bande de blaireau.”

Notre balade pouvait ainsi se poursuivre. J’échangeai avec tous ce petit monde qui désormais, se trouvait au plus près de moi.

De temps à autre, machinalement, ma main se posait sans crainte sur le cou du Cerf. Un petit s’approchant un peu plus chaque jour, venait discrètement effleurer mes jambes. Je commençais à faire partie de cette famille.

Le temps s’écoulait en toute quiétude. Sans penser aux lendemain. Mes douleurs n’étaient plus, j’étais en parfaite harmonie avec ma nouvelle famille.

“Et bien, tu vois que c’est du flan ton absence, ton mal de dos, pauvre con !”

Le crépuscule

Mon Cerf était à mes cotés, il était là, marchant bien droit, la tête droite regardant l’horizon, sûr de lui. Nous marchâmes sans peur du temps qui passait inexorablement.

Le crépuscule pointait le bout de son nez. Se faisant, la lumière qui nous enveloppait de ces bienfaits s’estompait progressivement. Mes amis n’y prenait aucune attention, cela faisait partie de leur quotidien. Ils étaient là, marchant avec moi, broûtant de ci de là l’herbes fraîches qui désormais bordait “La Gimond”.

Nous en avions fait du chemin. Très vite, mon moi m’interpella :

“Tu as vue l’heure, jamais tu ne pourras rentrer chez nous.”

Depuis tout ce temps, je n’avais même pas pris conscience, que mon ami le Cerf entendait mon moi.

Lui seul en avait le pouvoir. Mais, il ne disait rien. Il laissait mon moi me dicter.

J’osais demander à mon ami :

“Je n’ai pas vue l’heure passée si vite, comment vais-je faire pour rentrer ?”

Très sereinement, et en toute quiétude, il me répondit :

“Il n’y a pas de soucis Richard, tu peux rester avec nous cette nuit. Je t’assure que cela ne pose aucun problème.”

Oui mais, je n’avais rien avec moi, pas même une veste à me mettre sur le dos, pour me protéger de la fraîcheur de la nuit. Le Cerf et les biches l’avait deviné.

Pour la première fois, un des faons m’adressa la parole et me répondit :

“Et bien Richard, tu feras comme nous. Tu viendras te blottir tout contre nous, pour te tenir chaud et ainsi, tu passeras une bonne nuit!”

Face à cette réflexion pleine de bon sens, je ne pouvais qu’accepter l’invitation de ma nouvelle famille.

La nuit venue, j’étais, il faut bien le dire, un peu anxieux. Comment allions nous nous installer ?

C’est les petits qui les premiers me mirent en confiance. Et notamment une petite faonne.

Jamais je ne pourrais oublier ce moment magique remplis d’affection. Cette faonne d’à peine deux ans, me fit comprendre de la rejoindre. Doucement, elle me poussait avec son petit museau et me dirigea au beau milieu de nous.

Le Cerf riait, il était un brin moqueur en voyant la scène.

Il me dit, tu vois Richard, cela n’est pas très compliqué, tu seras là, bien au centre du cercle familial.

“No comment !”

Je pris place, bien au cœur de la harde,  qui les uns derrière les autres, venait fermer le cercle restreint. Je mis suis senti en parfaite sécurité et l’harmonie était encore plus !

Par chance, la nuit se présentait douce tant les journées étaient brûlante. Cependant, les faons crû bon de m’offrir un peu plus de sécurité, en venant se coller tout contre moi.

“J’étais, comme on dit, aux Anges !”

Je ne peux m’empêcher d’apercevoir vos réactions.

“Et bien, on n’est pas près de le revoir, l’autre !”

“Mon moi, m’interdit de vous répondre …”

N’empêche, il est dommage pour vous.

Oui, vous n’aurez jamais cette chance, de pouvoir dormir sereinement, le tout bercés par des attentions sans limites d’affections et de réconfort.

Cette nuit là fût d’une incroyable clarté. Il n’y avait aucun vent pour venir déranger ce moment magique.

Tous ensembles, nous contemplions le ciel étoilé. Les milliards d’étincelles s’animaient tel un spectacle lumineux et scintillant, que seul la nature s’est offrir.

Les bruits de la nuit venaient s’accorder à la perfection. La partition nocturne était d’une volupté apaisante, que seule les notes de nos vies en connaissent la quintécence.

Chose promis, mon Cerf !

Mon cerf
Mon Cerf

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Je m'appelle Richard VENET. Je représente Marie Antoinette Venet, ma grand-mère que nous appelions Mamie Chazelles ou bien encore mamie Saphir. Elle est née le 4 avril 1912 à Écully dans le Rhône (69), sous le nom de Safrany. C'est sa tante Pierrette Poncet qui l'éleva dans le village de Virigneux dans la Loire (42).

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