Chazelles,  Histoires,  Mot à Maux,  R.Venet

Mon trip à moi

Un autre jour.

Aujourd’hui est un autre jour ?

“Non, certainement pas, ce jour-là n’est pas tout à fait comme les autres.”

La semaine dernière, mon moi et moi étions en totale désaccord. Je n’arrivais plus à me concentrer, mon moi était sans cesse là, en train de me pousser à bout.

Occupant mon esprit, mon être s’acharnait sans pouvoir trouver de lui-même, une limite raisonnable. Rien n’y faisait, je pouvais bien occuper mon temps à faire et refaire, rien ne paraissait l’apaiser.

Anéanti et complètement épuisé, je ne pouvais qu’accepter, me résigner à trouver une aide.

Comment faire ? Comment allions nous nous y prendre, mon moi et moi.

J’étais là, sur mon lit médicalisé, recroquevillé comme un fœtus. Je ne disais rien. Mon moi était, me semble-t-il, absent. Aucune pensée, aucune parole, j’étais seul avec mon silence. Aucune présence, aucune nouvelle, une absence totale de vie.

Connaissez-vous le néant ?

Une, deux … trois, un torrent de larmes se déversant, tel le trop plein du barrage rempli jusqu’à déborder.

Mais, sans un mot, aucune parole, rien, le néant. Rien ne pouvait arrêter le flux continu du déversoir.

Dans ce flot de désespoir, de ci de là, quelques écueils étaient à la dérive. Je les regardais passer, silencieux comme une tombe.

Les écueils étaient très bruillant, ils étaient d’une incroyable sonorités. Un bruit assourdissant d’une brutalité incroyable, mais, rien … je regardais passer mes écueils et rien, pas une parole, un silence de tombe.

Fortement secoué par le temps d’absence de silence, aidé par ma douce morphine, je m’effondais dans mon lit médicalisé.

Seul ! Mon gouffre, l’enfer me regardait dans un vacarme effroyable.

Il me fallait réaliser, trouver ce suffisant pour me redresser. Mais, rien. Rien n’y suffisait, le silence était bien trop fort. Je le connais le silence, il est insidieux et arrogant.

Il est là, devant vous, silencieux vous regardant vous débattre seul. La solitude est sa compagne, il forme un couple parfait. La naissance d’une partition effroyable.

Lors de leurs unions, ils s’accouplent, la partition silencieuse d’une mélodie indéchiffrable et sans note, sans aucun accord ébranle votre esprit. Cette mélodie sans fin, le séisme de soi, vous brise l’âme.

Oui, plus d’envies, plus de vie.

Vos semblants, vos projets ne sont plus. Plus d’envies de photographies, plus d’envies de musiques, plus d’envies de soi, plus d’envies de l’autre, plus d’envies de tout. Pour finir, les culpabilités vous envahissent, elles vous dictent de ne plus être.

Il faut se ressaisi.

Aujourd’hui, 13h30 peut-être un début de réponse.

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Je m'appelle Richard VENET. Je représente Marie Antoinette Venet, ma grand-mère que nous appelions Mamie Chazelles ou bien encore mamie Saphir. Elle est née le 4 avril 1912 à Écully dans le Rhône (69), sous le nom de Safrany. C'est sa tante Pierrette Poncet qui l'éleva dans le village de Virigneux dans la Loire (42).

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